La Fédération internationale des journalistes (FIJ), a dénoncé samedi dans un communiqué dont l'APS a obtenu une copie, les arrestations de journalistes au Mali, rejetant les intimidations qui pourraient être exercées contre les journalistes. "La FIJ demande aux autorités maliennes de permettre aux journalistes de faire leur travail sans aucune forme d'intimidation, vu le rôle essentiel qui est le leur dans la construction d'une nation", lit-on dans le communiqué, rendu public en réaction à l'information publiée par des associations et organisations professionnelles de média, membres de la Maison de la presse du Mali, faisant état de l'arrestation, en moins d'une semaine, de deux journalistes par la Sécurité d'Etat. Parmi les organisation ayant condamné ces pratiques envers les journalistes figurent, notamment, l'Union nationale des journalistes du Mali (UNAJOM) affiliée à la FIJ. La Fédération a noté, dans son communiqué, que la transition actuelle au Mali "exigeait que les citoyens soient le mieux informés et que des points de vue divergeant doivent également être respectés". La FIJ a également cité le communiqué du président de la Maison de la presse du Mali, M. Makan Koné, dans lequel il avait réaffirmé l'engagement des journalistes maliens "à respecter et à protéger" la liberté de la presse dans leur pays, et "avait condamné la mise sur écoute systématique des téléphones des journalistes". M. Makan avait également interpellé le gouvernement sur la protection des journalistes dans l'exercice de leur métier. La Fédération a mis en exergue, en outre, les déclarations du responsable du bureau Afrique de la FIJ, M. Gabriel Baglo, à travers lesquelles il avait dénoncé "énergiquement" les arrestations de journalistes au Mali. Le responsable du bureau Afrique de la FIJ avait précisé que ces arrestations avaient été effectuées sans convocations, estimant qu'il s'agissait d'arrestations destinées "à intimider les journalistes afin qu'ils n'exercent pas leurs devoirs professionnels". "Ces actes délibérés de harcèlement et d'intimidation sont de vulgaires tactiques qui violent le droit du journaliste à la liberté d'expression comme garantie par la Charte Africaine des droits de l'homme et des peuples ratifiée par le Mali", selon M. Baglo. Le 12 mai dernier, deux officiers des services de renseignement avaient procédé à l'arrestation de Birama Fall, le directeur de publication du journal Le Prétoire qui a été détenu pendant 4 heures par la Sécurité d'Etat, lui reprochant de détenir une information relative à l'existence de charniers après les affrontements du 30 avril dernier entre militaires, a déploré la FIJ dans son communiqué. Le mercredi 16 mai, a encore déploré la FIJ, la Sécurité d'Etat du Mali avait arrêté, pendant des heures, M. Saouti Haidara, directeur de publication du quotidien L'Indépendant.