Les spécialistes participant à une rencontre sur "Les monuments témoins des contributions de l'Ouarsenis à la résistance nationale" ont mis l'accent, samedi à Tissemsilt, sur la richesse du patrimoine historique et civilisationnel de cette région. La région de l'Ouarsenis constituait l'un des bastions de la résistance de l'Emir Abdelkader contre le colonialisme français dont Miliana, Tagdemt et Taza (commune de Bordj Emir Abdelkader), a indiqué Benyoucef Tlemçani, professeur d'histoire à l'Université d'Alger 2, lors de cette rencontre organisée par la maison de la Culture Mouloud Kacem Nait Belkacem. Le conférencier a rappelé également la répression pratiquée par le colonisateur français dans la région, notamment le général Bugeaud, qui a adopté la politique de la terre brûlée en menant des campagnes militaires contre les camps de l'Emir Abdelkader de 1843 à 1847. Pour sa part, le professeur d'histoire à l'Université de Constantine, Mohamed Larbi Aggoune a indiqué que les monts de l'Ouarsenis ont été des bases où s'étaient abritées des peuples dans leur longue lutte à travers les époques qui se sont succédées notamment les époques des vandales, des romains et des byzantins. L'universitaire Abdelkader Dahdouh, professeur d'archéologie à l'université de Constantine a signalé "qu'il se trouve à l'Ouarsenis, ‘l'Emirat de Beni Toudjine' qui avait peuplé la région du quatrième au huitième siècle de l'hégire dominant le territoire qui s'étend de Médéa à l'est jusqu'à Saida à l'ouest ayant probablement comme centre principal entre les communes de Sidi Abed et Ammari". Pour sa part, Salim Drissi, professeur à l'Institut d'archéologie de l'Université Alger (2), a présenté une lecture d'écritures latines sur la région de Tissemsilt, indiquant que la wilaya recense actuellement 20 écrits latins de numismatiques et de pièces découvertes au cours des dernières années. Il a estimé que l'histoire de ces écrits remonte à l'an 193, époque de l'empereur Caracalla. Présentant une conférence intitulée "Lecture dans la vie de Cheikh Larbi Ben Attia Ettaouil El Ammari El Bouabdelli", Tedj Mohamed, doyen de la faculté des sciences humaines et sociales de l'Université de Tiaret, a indiqué que ce savant "s'est distingué par ses longs périples dans plusieurs régions du monde musulman, ainsi que par l'abondance de ses connaissances et de son savoir au vu de son répertoire documentaire, légué en "principes du Fiqh", exégèse et règles de la langue et de traduction". L'intervenant a appelé les spécialistes à s'intéresser davantage à cette personnalité et à son rôle dans la préservation de l'identité algérienne. Pour sa part, Annane Ameur, professeur d'histoire à l'Université de Tiaret a abordé l'activité du mouvement national à l'Ouarsenis à la fin de la seconde guerre mondiale, soulignant que la région de Tissemsilt fut à un grand degré de sensibilisation lors des événements du 8 mai 1945 eu égard à l'important répertoire documentaire disponible dans cet aspect. Cette rencontre a été l'occasion pour le représentant du groupement de wilaya de la Gendarmerie nationale d'aborder le cadre judiciaire qui protège les biens culturels, soulignant que le corps de sécurité qu'il représente a recensé la récupération 9.000 pièces archéologiques à travers le pays de 2000 jusqu'en 2010, représentées par d'anciennes armes, de morceaux de pierre, de mosaïques, d'ustensiles préhistoriques, de peintures et de poteries. A noter que cette rencontre de deux jours, qui s'inscrit dans le cadre de la célébration du mois du patrimoine et du cinquantième anniversaire de l'indépendance, a vu la participation de professeurs d'universités, d'étudiants et de représentants d'associations culturelles et sociales locales.