La mosaïque contemporaine fait une entrée remarquable dans la wilaya de Tipasa avec l'exposition du jeune Chibani Mustapha organisée dans la salle du complexe culturel du Chenoua, et ce, jusqu'à la fin du mois de mai. L'exposition, organisée par la direction de la Culture dans le cadre du mois du Patrimoine (18 avril-18 mai), a été une belle surprise pour les visiteurs qui ont découvert un savoir-faire très ancien dans la région de Tipasa connue dans l'antiquité pour ces écoles de mosaïques. Mustapha Chibani, urbaniste de formation qui a toujours travaillé pour son compte, a commencé à s'intéresser à la mosaïque contemporaine grâce à un mentor, Paul Faizant, dont le rêve était de créer un atelier de formation destiné aux jeunes de sa ville natale, Sidi Ghilés. Après de multiples péripéties, Paul Faizant réussit à convaincre la direction de la Culture qui organisa en 2008 un atelier à la villa Angelvy, encadré par le jeune, qui avait déjà appris les rudiments du métier de mosaïste contemporain. Deux stages animés par un céramiste de renom venu d'Alsace, Hunzinger Laurent, permirent à des jeunes de la wilaya de s'imprégner de ce métier d'art mais qui furent sans suite excepté pour Mustapha qui s'adonna, depuis, à cet art corps et âme. Depuis 7 ans, la mosaïque est devenue une passion dévorante pour le jeune de Sidi Ghilés qui, non seulement, en fit un métier en réalisant dans des résidences privées de belles £uvres, mais aussi, en sortit une exposition qu'il veut itinérante de 40 pièces artistiques. Celles-ci composées de panneaux de pavements, de tableaux muraux, de parterres tapissés et autres plateaux de table de différentes dimension allant de 1m 50 à 3m, sont fabriquées à partir de matériaux de récupération entre autres des débris de marbre, de verre, de galets, des pierres, de brique rouge récupérés sur les plages, dans les lits des oueds ou encore dans la montagne, de la poudre de marbre, le tout relié par du ciment blanc et des armatures d'acier. Des répliques de pièces antiques, de mosaïques de parements, des tableaux floraux, des compositions colorées, d'imitation de tapis berbères sont les quelques œuvres de l'artiste Mustapha qui rêve de se lancer dans le travail du vitrail. Cette autre passion est restée au stade de souhait, indiquera-t-il à l'APS, faute de disponibilité de la matière première en Algérie et de ressources suffisantes pour l'importer. Mustapha Chibani rêve, aussi, de créer une école de mosaïque pour peu que les responsables mettent à sa disposition un site. Cet objectif a des chances de prendre forme avec la proposition du wali, Mustapha Layadi, d'enseigner cet art dans les centres de formation professionnelle de la wilaya, un projet en cours de maturation.