Le président de l'USM Alger, Ali Haddad, a appelé mercredi ses pairs présidents des clubs des deux Ligues professionnelles de football à "assumer leurs responsabilités" pour la réussite du projet du professionnalisme en Algérie, ajoutant que ce dernier a besoin de l'engagement de "nouveaux investisseurs pour aller de l'avant". "Le professionnalisme est lancé et on ne peut en aucun cas faire marche arrière, aux présidents des clubs ayant choisi d'opter pour ce système d'assumer leurs responsabilités, bien que personnellement, je reste convaincu qu'il faudra ouvrir les portes aux investisseurs pour garantir la réussite du projet", a déclaré le président usmiste lors d'une conférence de presse tenue au stade de Bologhine (Alger). A la tête de l'USMA depuis la saison 2010-2011, Haddad est considéré comme le seul homme d'affaire qui a choisi d'investir dans le monde du football algérien après son passage au professionnalisme. C'est la raison pour laquelle le club algérois est réputé aujourd'hui pour être la seule formation à n'avoir pas subi les répercussions de la crise financière sévissant au sein de la quasi totalité des clubs des deux premiers étages de la compétition nationale. Cette situation pousse même les présidents de clubs, organisés dernièrement dans le forum des clubs professionnels (FCP), à réclamer le changement des statuts de leurs entreprises, pour passer de SPA à SARL. "Je ne suis pas concerné par ce débat. Les règles du professionnalisme sont bien définies, et ceux qui ne se sentent pas capables de suivre, n'ont qu'à laisser leurs places aux autres", s'est exclamé le président usmiste. Il n'a pas hésité, en outre, à "dénoncer" la manière avec laquelle, selon ses dires, "certaines collectivités locales sont en train de transgresser la loi en finançant des clubs professionnels" qualifiant cela de "très grave". Dans la foulée, le premier responsable de l'USMA s'est dit "déterminé" à aller jusqu'au bout de l'expérience, réitérant qu'il ne lésinera nullement sur les moyens afin de faire de son équipe "la locomotive du professionnalisme en Algérie". "Je veux faire de l'USMA le premier club en Algérie, et l'un des meilleurs en Afrique, car je reconnais que plusieurs formations dans le continent ont déjà pris de l'avance sur nous", s'est-il engagé. "Je suis contre le plafonnement des salaires des joueurs" Pour atteindre son but, Haddad compte encore une fois recruter "les meilleurs joueurs disponibles" sur les deux scènes nationale et africaine, et ce, "quel que soit le prix à payer". Une position contrastant avec le voeu de certains présidents de clubs, à leur tête, Abdelkrim Yahla, le premier responsable du WA Tlemcen, et président du FCP, qui milite pour "le plafonnement des salaires des joueurs", avait-il déclaré à l'APS. "En professionnalisme, le marché des joueurs est ouvert, et personne n'a le droit de fixer le prix à ne pas dépasser en matière de recrutement. En Europe, il y a des joueurs qui valent 100 millions d'euros et personne ne trouve à redire", a précisé Haddad. Par ailleurs, le conférencier a qualifié de "positif" le parcours de son team lors de la défunte saison, notamment en réussissant à décrocher un billet qualificatif pour la coupe de la Confédération africaine "après 8 ans d'absence de la scène continentale", a t-il rappelé. Il se montre, toutefois, "compréhensif" vis à vis de la "frustration" des supporters qui espéraient voir leur équipe renouer avec les titres, vu "les grands moyens" déployés par la direction du club, a t-il dit. "Personnellement, j'avais prédis, dans un discours devant les joueurs avant l'entame de la saison, que l'USMA sera l'équipe à battre, et que les autres adversaires vont même user de moyens extra-sportifs pour atteindre leur objectif. Le temps m'a finalement donné raison", a t-il ajouté. Haddad est revenu longuement sur ce qu'il a qualifié de "boucherie" à laquelle avait été victime son équipe lors de son déplacement à Saida (1-1), estimant que les incidents survenus à la fin de ce match ont "laissé des séquelles" au sein de son groupe, avant d'enchaîner que sans quoi le titre "n'aurait jamais échappé à l'USMA". Il révèle au passage qu'il avait décidé, au lendemain du match en question, de "retirer" son équipe du championnat, mais le président de la fédération algérienne, Mohamed Raouraoua, l'a convaincu de revenir sur sa décision.