La fraise est incontestablement la reine de la ville de Skikda où la fête annuelle dédiée à ce fruit charnu, si savoureux et tellement apprécié, bat son plein depuis vendredi soir. La place du 1er Novembre 1954, près de l'Hôtel de ville, a pris, samedi matin, des airs de "place rouge" en raison des quantités astronomiques de fraises exposées par les 140 participants à cette fête, la 26ème du nom. Une quarantaine de petits chapiteaux sont mis à la disposition des cultivateurs de fraises qui exposent les plus belles variétés qu'ils produisent dans cette région côtière, et qu'ils peuvent aussi écouler depuis 10h00, heure de l'ouverture officielle de ce salon par le wali de Skikda, Mohamed Bouderbali. Des centaines de personnes, hommes, femmes et enfants, du moins ceux qui ont réussi à se "faufiler" dans le périmètre consacré à l'exposition-vente, se pressent devant les chapiteaux, cherchant des yeux la variété la plus "vénérable" parmi les fraises de Skikda, en l'occurrence la "Rusicade", appelée ici "El Mekerkba" (l'arrondie), que l'on s'arrache à des prix qui restent pourtant assez élevés (200 dinars le kg). Le flux des citoyens, qui viennent souvent en famille, est ininterrompu sur la place du 1 Novembre 1954. A peine un groupe est-il sorti du périmètre affecté au salon (délimité par des barrières basses) qu'un autre prend sa place pour se précipiter vers les petits chapiteaux, le tout dans une ambiance très festive, créée par les criailleries des enfants et les sons des groupes folkloriques diffusant de la musique traditionnelle non-stop. Mme Nardjès B. (35 ans), une skikdie de naissance, résidant avec mari et enfants à Constantine, assure à l'APS n'avoir "jamais raté, depuis plusieurs années, la fête de la fraise" organisée dans sa ville natale. "J'y viens d'abord pour me ressourcer auprès de ma famille, mais aussi pour faire l'emplette de quelques kg de fraises car mes enfants adorent par-dessus tout la confiture préparée à base de ce fruit". Elle ajoute que pendant le salon, "(elle) est au moins sûre de la qualité du produit" car à Skikda, dit-elle, "la fraise regorge du soleil de la méditerranée, se nourrit de son humidité et n'est pas cultivée sous des serres qui déteignent quelque peu sur la saveur du produit". M. Moussa Khechirene (48 ans), producteur de fraises acquiesce aux propos de la dame et assure avoir toujours pratiqué cette activité "de la manière la plus naturelle qui soit". Réalimentant sans cesse ses cageots de "Rusicade", dont le contenu fond comme neige au soleil en raison du nombre impressionnant d'acheteurs, ce fraisiculteur rappelle qu'il est récipiendaire du 1er prix récompensant le meilleur producteur de fraises lors de l'édition de 2011. M. Khechirene compte bien "remettre ça", cette année, confiant dans la qualité du fruit qu'il cultive amoureusement à Sidi-Mansour, près de Tamalous (ouest de Skikda), région où se concentre la, plupart des producteurs de "Rusicade" mais aussi de "Tioga", l'autre espèce également très courue par les connaisseurs. L'après-midi devrait voir, à l'Hôtel de ville de Skikda, en même temps que l'attribution des prix du meilleur produit, du meilleur cultivateur, du meilleur gâteau à la fraise, de la meilleure confiture, du meilleur jus de fraises et de la meilleure vitrine, l'élection (très attendue) de Miss Fraise. Un concours pour lequel de nombreuses jolies skikdies se sont apprêtées avec le secret espoir de décrocher la timbale.