Le secrétaire exécutif de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), M. Luc Gnacadja, a appelé mardi à Alger les pays du monde à tirer profit de l'expérience algérienne en matière de lutte contre la désertification et la dégradation des terres. "L'Algérie est un pays modèle dans l'intégration de la lutte contre la désertification et la dégradation des terres dans une politique globale de développement, un modèle que l'UNCDD incite les pays du monde à adopter", a expliqué M. Gnacadja lors d'une conférence de presse en marge de l'atelier régional d'information sur la dégradation des terres, la désertification et la sécheresse. La lutte contre la désertification, la sécheresse et la dégradation des terres doit se faire, selon M. Gnacadja, dans une démarche globale intégrant plusieurs problématiques liées à l'environnement, et qui doit être accompagnée d'outils de suivis et d'évaluation, considérant à ce titre que l'expérience algérienne doit être valorisée par les médias internationaux, lesquels jouent un rôle "important" dans la compréhension de ces enjeux. De son côté, le ministre de l'Agriculture et du développement rural, M. Rachid Benaissa, a souligné que l'Algérie avait pris "très tôt" conscience de ce phénomène, expliquant qu'"elle mène cette lutte au niveau national depuis son indépendance en 1962 à travers des plans et des programmes spécifiques destinés à contenir le processus de désertification et à éloigner les menaces pesant sur le devenir des populations locales et leur stabilité". Pour lui, l'Algérie a acquis, en cinquante ans, une expérience "certaine, riche et diversifiée". Les chantiers de reboisement lancés durant les années 1960, le Barrage vert et le Plan national de reboisement sont, à ce titre, des expériences "probantes et pleines d'enseignements". "Les efforts déployés par l'Algérie dans ce domaine procèdent d'une démarche riche de l'ensemble de ces expériences et de ces enseignements et se font dans le cadre d'une politique plus ambitieuse, celle du Renouveau agricole et rural", a-t-il ajouté. "Cette politique est fondée sur notre conviction profonde et constante que le développement ne peut être durable que s'il touche l'ensemble des régions, sans marginalisation ni exclusion aucune, et qu'il n'existe pas de territoires sans avenir mais seulement des territoires sans projets. De même nous considérons que le rural est synonyme d'avenir et de potentialités à découvrir et à valoriser", a-t-il dit. Le ministre a souligné que la lutte contre la désertification et la dégradation des terres, au double plan national et continental, ne saurait aboutir sans une mobilisation "effective et efficace" des populations concernées. Il a rappelé que l'Algérie oeuvrait dans ce sens, dans le cadre des institutions et des instruments internationaux spécialisés, et "contribuait activement à la réalisation des objectifs poursuivis aussi bien au plan global qu'au niveau régional".