La réalisation d'un centre régional à Constantine pour la prise en charge des enfants thalassémiques a été vivement recommandée, samedi, par le Pr. Noureddine Sidi-Mansour, médecin chef du service d'hématologie au centre hospitalo-universitaire (CHU) de Constantine. Selon ce praticien, contacté par l'APS à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des donneurs de sang, le constat est "alarmant" puisque de nombreux enfants et adolescents de plusieurs wilayas de l'Est du pays, notamment de Mila, de Guelma, d'Oum El Bouaghi, de Jijel et de Skikda, se rendent quotidiennement au CHU pour une transfusion du sang phénotype qui est un produit rare, voire quasiment introuvable dans cette région, d'où la "nécessité absolue" d'une telle infrastructure spécialisée à rayonnement régional. La prise en charge de cette maladie, "encore mal connue en dépit de sa gravité", notamment chez les enfants issus de parents consanguins, reste très faible pour ne pas dire inexistante dans cette région, puisqu' exigeant beaucoup de moyens matériels et humains et surtout une disponibilité immédiate de poches de sang prêtes à la transfusion directe du malade, a précisé le Pr.Sidi-Mansour. Le recours aux transfusions de globules rouges reste le traitement le plus commun pour toutes les formes principales de thalassémie, un groupe de maladies héritées du sang, affectant la capacité d'un sujet à produire l'hémoglobine, ce qui a pour résultat l'anémie, a expliqué ce spécialiste, rappelant que l'hémoglobine est une protéine dont la principale fonction est le transport du dioxygène dans l'organisme humain. Généralement, l'espérance de vie d'une personne atteinte du syndrome de thalassémie se situe entre 20 et 25 ans, a affirmé cet hématologue, précisant qu'une étude épidémiologique est actuellement menée par la Société algérienne de thalassémie à travers le pays pour élaborer une cartographie de la situation dans la perspective d'une meilleure prise en charge des malades atteints de cette pathologie dont la cause pourrait s'expliquer par des mariages consanguins ainsi que par l'endogamie. Seuls un dépistage précoce et une prévention conséquente sont à même de lutter contre la thalassémie, un terme qui désignait, à sa découverte en 1925 par le Dr.Cooley, une anémie chronique très sévère chez les sujets, se caractérisant par une fatigue, un retard de croissance qui nécessitent des transfusions mensuelles ou bimensuelles à vie, a-t-il rappelé.