Le groupe armé malien "Ansar Dine" qui contrôle avec d'autres groupes la partie nord du Mali, a accepté lundi d'engager des négociations sous la houlette du médiateur de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), le président burkinabè, Blaise Compaoré. "Nous acceptons la médiation du Burkina Faso, nous empruntons la voie de cette négociation", a déclaré à la presse à Ouagadougou Cheick Ag Wissa, un porte-parole d'une délégation d'Ansar Dine. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères Djibrill Bassolé a confirmé que la délégation d'Ansar Dine a accepté de "s'engager dans la voie de recherche (d'une) solution politique négociée à cette crise, sous la médiation" de Blaise Compaoré. Des représentants d'Ansar Dine se sont entretenus dans la journée avec le médiateur de la Cédéao, le président Compaoré au palais présidentiel à Ouagadougou. M. Bassolé a toutefois souligné qu'Ansar Dine doit inscrire son action "dans la revendication touareg, (...) à l'exclusion de toute alliance opérationnelle avec des groupes terroristes". "Nous avons le devoir de nous acheminer tous ensemble vers une solution globale négociée de paix", a-t-il ajouté. Blaise Compaoré avait déjà rencontré le 9 juin une délégation du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) qui fait partie des groupes armés qui occupent et contrôlent le nord du Mali. A l'issue de cette rencontre, la délégation du MNLA, qui a unilatéralement proclamé l'indépendance de l'Azawad (nord du Mali), s'était déclarée "disponible" pour des négociations de paix. Mi-mai, le Burkina Faso avait fait savoir que des consultations, via des émissaires dépêchés dans le Nord malien, avaient démarré avec les groupes armés, dont le MNLA, qui contrôlent depuis fin mars cette région. Dans la foulée d'un putsch le 22 mars à Bamako qui a renversé le régime du président Amadou Toumani Touré, le nord du Mali est tombé aux mains de mouvements armés.