Le président guinéen Alpha Condé et son homologue nigérien Mahamadou Issoufou ont exprimé leur soutien à une intervention militaire au Mali pour rétablir l'ordre constitutionnel et chasser les rebelles touaregs de l'Azawad et les groupes armés du Nord du pays. Lors d'une rencontre samedi à Conakry, les deux président ont même condamné l'agression commise le 21 mai dernier par des manifestants hostiles contre le président intérimaire malien Dioncounda Traoré. «Il faut intervenir militairement à Bamako. Comment peut-on rentrer dans un palais présidentiel (et) malmener un président? Si on fait ça à un président, quel est l'homme politique qui est en sécurité? », s'est interrogé le président Alpha Condé. «La deuxième chose à faire, a insisté M. Condé, est d'intervenir militairement au Nord du Mali pour chasser les forces islamistes ». Evoquant la double crise au Mali, le président nigérien a estimé de son côté que « l'idéal serait de trouver des solutions négociées mais à défaut il faut l'intervention militaire ». M. Issoufou achève dimanche une visite de 48 heures à Conakry. Samedi, les dirigeants de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont demandé de poursuivre le travail en vue de déployer une force de maintien de la paix au Mali en vue de rétablir la sécurité et l'ordre constitutionnel dans le pays, où le 22 mars des militaires mutins ont pris le pouvoir par la force après un coup d'Etat contre le président Amadou Toumani Touré (ATT). Le mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) des rebelles touaregs maliens et des groupes armés ont profité de cette crise pour prendre le contrôle de la partie nord du pays, qu'ils ont autoproclamé «indépendant », une déclaration complètement rejetée par la communauté internationale. Dans une tentative de désamorcer la crise dans le nord du Mali, le médiateur ouest-africain pour la crise dans ce pays, le président burkinabè Blaise Compaoré a rencontré samedi à Ouagadougou une délégation de la rébellion touareg malienne du MNLA. Trois responsables du MNLA ont été reçus au palais présidentiel à Ouagadougou pour un entretien avec M. Compaoré, médiateur de la Cédéao, accompagné de son ministre des Affaires étrangères Djibrill Bassolé. A l'issue d'une réunion de chefs d'Etat mercredi à Lomé, la Cédéao avait appelé à la poursuite des négociations avec les mouvements armés « à l'exclusion des groupes terroristes », mais réaffirmé sa décision d'envoyer des troupes au Mali et décidé d'une saisine du Conseil de sécurité de l'ONU.