La coopération culturelle entre l'Algérie et l'Espagne mérite d'être exploitée davantage pour jeter des ponts culturels durables entre les deux pays et mettre en évidence les domaines qui les rapprochent, ont estimé jeudi à Alger des universitaires algériens et espagnols. Réunis autour d'un débat sur les relations culturelles entre l'Algérie et l'Espagne à l'occasion du 20e anniversaire de la création de l'Institut Cervantès d'Alger, les universitaires ont évoqué les différents domaines qui méritent, selon eux, d'être consolidés à commencer par la littérature, la musique et l'histoire. Ils étaient unanimes à dire que les deux pays, séparés par la Méditerranée, avaient une histoire commune qui remonte au XVIe, basée sur le partage du savoir et des connaissances, notamment. A ce propos, Rafael Bustos, de l'université de Madrid et chercheur associé à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman de France, a indiqué que "depuis l'époque de l'Andalousie, les deux pays n'ont jamais été déconnectés et ont connu une évolution historique partagée". "Actuellement, il y a un énorme champ de collaboration à explorer et à exploiter, en particulier dans le domaine universitaire et de la recherche en histoire", a-t-il assuré. Par ailleurs, les œuvres de Miguel de Cervantès, fait prisonnier à Alger en 1575, et d'Emmanuel Robles, écrivain-dramaturge d'expression espagnole, natif d'Oran (ouest algérien), ont été évoquées lors de cette rencontre respectivement par le professeur de littérature hispano-américaine, Ahmed Berraghda, et le professeur d'études arabes et islamiques à l'Université d'Alicante, Luis Bernabé Pons, pour illustrer un pan de l'histoire commune entre les deux pays méditerranéens. Les universitaires ont, par ailleurs, soulevé la problématique de la traduction des œuvres d'auteurs algériens et de pays arabes vers la langue espagnole et inversement pour les auteurs espagnols. Pour eux la collaboration dans le domaine de la littérature doit être fondée sur la traduction, pour le moment "très réduite et limitée à la sphère universitaire", ont-il regretté.