La feuille de route annoncée par le président tunisien, Moncef Marzouki, pour contenir la crise politique qui a secoué le pays, a été favorablement accueillie par la classe politique qui a unanimement souligné la "nécessité de dépasser les différends" afin de se consacrer à la concrétisation des objectifs de la révolution tunisienne. Dans un récent discours, le Président Marzouki avait évoqué une feuille de route pour la prochaine étape en insistant sur le "respect des grands rendez-vous dont la finalisation de la rédaction du projet de constitution avant fin 2012, la signature le 14 janvier 2013 du pacte social entre les parties sociales et économiques et la tenue des élections générales en mars 2013 puis des élections communales pour "parachever les fondements de la démocratie et de la participation populaire". Le président du bureau exécutif du mouvement islamique Ennahdha, Noureddine al Arbaoui, a appelé à un ralliement autour de la feuille de route du président Marzouki pour permettre la réalisation des objectifs de la révolution. Il a estimé important de "dépasser" les différends entre les trois partenaires de la coalition au pouvoir à savoir Ennahdha, le parti du congrès et le parti Ettakatol afin de pouvoir se consacrer à l'action politique commune et "tirer" les enseignements des erreurs commises par le passé. D'autre part, des contacts politiques intenses ont été entrepris en Tunisie en vue de "colmater la brèche" qui a secoué la coalition au pouvoir suite aux différends qui ont éclaté autour des prérogatives constitutionnelles entre la présidence et le gouvernement. Dans le cadre de la politique du dialogue et de la réconciliation, le président Marzouki avait tenu une série rencontres avec plusieurs dirigeants de partis politiques, présidents de groupes parlementaires et personnalités nationales pour examiner la situation et procéder à un échange de vues sur les points de discorde qui ont récemment marqué le paysage politique en Tunisie. L'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), la plus importante centrale syndicale dans le pays, a indiqué par le biais de son porte-parole, Sami Tahri, que l'organisation accueille favorablement l'ensemble des points inclus de la feuille de route notamment ceux en rapport avec le règlement de la crise politique. L'Union qui a accepté la signature le 14 janvier prochain, du pacte social entre les parties sociale, économique et gouvernementale, estime que le point relatif à la tenue des élections reste entouré d'"ambigüité" notamment ce qui a trait au rôle de la haute instance électorale. L'UGTT avait proposé à ce propos, la création d'un conseil national pour le dialogue regroupant toutes les forces politiques et composantes de la société civile pour "assurer" la seconde période de transition en Tunisie, faire face aux menaces qui pèsent sur le pays et garantir le succès du processus démocratique. L'initiative de la centrale syndicale tend à mettre fin aux troubles sociaux et à "sauver le pays de la violence" à travers l'accélération de la rédaction de la constitution, la création de la haute instance électorale et l'élaboration de la loi électorale. De son côté, le parti républicain composé d'une alliance de plusieurs partis politiques, estime que la feuille de route "tombe un peu en retard" et "ne comporte pas" de vision réelle en adaquation avec les appels à la tenue de rencontres nationales. Le porte-parole du parti du forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), Mohamed Bennour, partenaire de la coalition au pouvoir, a indiqué quant à lui, que les propositions formulées par le chef de l'Etat sont à même de "rétablir les choses", précisant que la coalition tente de hâter l'élaboration de la constitution, de renforcer la stabilité du pays et d'organiser les prochaines échéances électorales. Il a appelé toutes les parties politiques y compris l'opposition et la société civile, à "contribuer à la réalisation" de la feuille de route "susceptible" de conférer une légitimité à l'autorité qui sera issue de la constitution tout en s'éloignant des tiraillements et clivages qui ne servent nullement les objectifs de la révolution tunisienne. Le parti "Appel de la Tunisie" nouvellement accrédité, estime lui que les propositions formulées par le président tunisien vont de pair avec les propositions du fondateur du parti, Beji Caid Essebsi, qui demandé dernièrement de fixer la date des prochaines élections et d'activer l'instance électorale.