Plusieurs forces politiques en Tunisie ont appelé à la préservation des objectifs de la révolution populaire pour la réalisation de la transition démocratique et le règlement des questions de développement en faveur de l'édification d'une Tunisie nouvelle. A cet effet, Moncef Marzouki, président du Parti du Congrès pour la République a appelé à faire preuve de vigilance permanente et à se mobiliser pour faire face aux "dangers qui menacent" la révolution tunisienne mettant en garde contre les parties qui alimentent le régionalisme et le tribalisme. M. Marzouki a revendiqué le recouvrement des biens spoliés par les membres de l'ancien régime et leur exploitation dans le renforcement du développement équitable et la nécessité de ramener le président déchu et de le juger appelant le gouvernement provisoire à se pencher sur les grands dossiers nationaux, en vue de redynamiser l'économie nationale, de promouvoir l'investissement et de créer davantage de sources d'emploi. Il a considéré la consécration de l'identité arabe de la Tunisie comme étant un choix unique pour aplanir les difficultés qui se posent actuellement. De son côté, le président de l'instance constitutive du parti de l'action nationale démocratique, Abderrezak Hammami, a appelé lors des travaux du conseil central du parti à ajourner les élections de l'assemblée constituante au mois d'octobre, à accélérer l'action du Front du 14 janvier et à resserrer les rangs des citoyens pour former un front politique fort. Rejetant toute ingérence étrangère, il a appelé à cet effet à jeter la lumière sur les tortures pratiquées par l'ancien régime et à promulguer une loi électorale qui assure une concurrence loyale entre les différentes formations politiques en lice pour les sièges de l'assemblée nationale constituante tout en soulignant le droit des jeunes à l'emploi. Pour sa part, le leader du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a souligné lors d'un meeting à Sidi Bouzid que la révolution tunisienne pacifique est un acquis à préserver appelant à l'ouverture des dossiers de corruption et de malversations et à la poursuite juridique des responsables de ces pratiques dont principalement le président déchu. Le leader du mouvement Ennahdha a mis en exergue l'importance, pour les partis politiques, les associations et les syndicats, d'assumer leur rôle dans le développement des régions les plus démunies réaffirmant l'attachement de son parti à l'édification d'une économie solide, basée sur les compétences nationales et sur les nouvelles technologies. "Une économie qui réalise l'équilibre entre les régions et assure l'emploi", a-t-il dit. De son côté, Mohamed Kilani, coordinateur du comité constitutif du Parti Socialiste de Gauche (PSG), a souligné que le principal défi posé aux différentes composantes de la scène politique en Tunisie est celui de la transition démocratique pacifique et de la lutte contre les tentatives de récupération de la révolution au profit d'intérêts personnels. M. Kilani a mis l'accent sur la nécessité de s'opposer à tout report de la date de l'élection de l'assemblée nationale constituante et à toute entrave du processus de la révolution, afin d'éviter le prolongement de la situation d'illégalité. Il a proposé l'adoption d'un "pacte républicain" qui engage l'ensemble "des forces vives du pays", et dont les dispositions affirment que "la souveraineté nationale revient au peuple et que le suffrage universel direct est la source légitime du pouvoir".