La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, a posé, mardi dans la commune de Tipasa, la première pierre d'un Centre arabe d'archéologie avant de visiter la maison de la Culture à Koléa. Pris en charge par l'Agence nationale de réalisation des projets de la Culture (ARPC) et une entreprise algéro-espagnole de construction, ce projet est lancé pour un montant de 1,8 milliard de DA. Sa livraison est attendue dans 22 mois, selon les délais prévisionnels. Rappelant que le projet a connu plus de quatre années de retard eu égard aux difficultés à trouver un terrain à Alger selon les exigences du cahier de charge de l'Alesco, la ministre s'est félicitée de l'implantation de ce Centre à Tipasa qui est, a-t-elle soulignée, un grand pôle archéologique qui mérite d'abriter une telle infrastructure dédiée au patrimoine culturelle. Cette infrastructure culturelle et de formation est implantée en face du parc archéologique de la colline dite "Sainte Salsa", à l'entrée est du chef lieu de wilaya sur une assiette de 41.000 m2, dont 25.000 m2 pour les structures de formation et le bloc administratif. Son implantation a été judicieusement étudiée dans le prolongement de ce qui est appelé la zone tampon de la partie historique de Tipasa avec ces deux parcs archéologiques romains et son musée. Celle-ci, qui vient renforcer la vocation de ville historique de Tipasa comprendra, en plus d'un Institut arabe d'archéologie et des études sahariennes (formation en post-graduation), doté de deux amphithéâtres d'une capacité de 300 places chacun, un musée d'archéologie et d'arts rupestres, un laboratoire de préservation des biens culturels et de restauration ainsi qu'une bibliothèque en plein air qui seront agrémentés d'un espace vert et d'un patio intérieur rappelant l'architecture arabo-mauresque. Ce projet de Centre arabe d'archéologie, proposé par l'Algérie lors de la 17ème conférence arabe sur le patrimoine archéologique et civilisationnel, qui s'est tenue à Nouakchott du 22 au 27 décembre 2003, était inscrit, également, dans le cadre de la manifestation "Alger, capitale de la culture arabe" avec comme objectif de promouvoir l'archéologie arabe et de favoriser le dialogue interculturel entre les différents pays qui disposent d'un patrimoine riche dans le domaine. Il s'inscrit, par ailleurs, dans les recommandations de la mission d'expertise de l'Unesco qui, suite à la levée des réserves sur le site classé "en péril" et du lancement du plan permanent de sauvegarde de la ville de Tipasa, prévoyaient de créer un centre sur les métiers du patrimoine. A Koléa, la ministre a visité la maison de la Culture de la wilaya de Tipasa implantée sur une superficie de 6500 m2, dont 4000 avec une emprise au sol qui a connu de très grands glissements dans les délais de réalisation et de nombreuses malfaçons qui ont été prises en charge depuis 2011. Son inauguration aura lieu dans les prochaines semaines sitôt l'installation d'un groupe électrogène et l'achèvement des issues de secours. Construite sur deux étages, la maison de la Culture de la wilaya est composée d'une grande salle de spectacles de 600 places, d'un hall d'exposition, d'une bibliothèque et d'une salle de lecture, d'une salle informatique et d'une boutique d'artisanat ainsi que de huit ateliers destinés à diverses activités culturelles et de loisirs. Inscrite en 2002, sa construction a nécessité à ce jour une enveloppe de près de 130.000.000 de DA, après plusieurs réévaluations. Le choix de la ville de Koléa pour abriter cet édifice a été décidé en raison de son dynamisme culturel symbolisé par l'existence de ces trois associations musicales andalouses (Dar El Gharnatia, El Bachtarzia et Fen El Assil) très actives dans la domaine de la préservation de ce patrimoine ancestral, par son Mouvement Théâtral de Koléa (le MTK), par l'association de Sid Ali Mbarek ainsi que par la création,en 2005, de la section de Tipasa de la "Fondation Emir Abdelkader" pour ne citer que les plus connues. La délégation ministérielle a également inauguré officiellement la bibliothèque urbaine de la ville de Tipasa implantée à l'entrée de la ville.