Des associations marocaines de défense des droits de l'homme et des syndicats regroupés au sein du Conseil national d'appui au Mouvement du 20 février (Cnam20) ont appelé à l'organisation samedi prochain d'une "Journée militante nationale" à travers plusieurs villes du Maroc contre la répression et la cherté de la vie. "Au cours de cette journée militante nationale des sit-in pacifiques seront organisés pour dénoncer la répression sauvage contre certaines manifestations du Mouvement du 20 Février et les luttes organisées par les mouvements sociaux", a indiqué le Cnam20 dans un communiqué transmis à l'APS. La même source a ajouté que les manifestants exigeront "la libération des détenus et la vérité quant aux martyrs du Mouvement, tout en mettant fin à l'utilisation de la justice comme moyen de répression du droit de manifestation et des libertés publiques". Plusieurs militants du Mouvement avaient été condamné, dernièrement, à la prison ferme et à de lourdes amendes pour "occupation de lieu non public" et "appel à des manifestations", rappelle-t-on. Il s'agit également de protester contre la nouvelle vague de cherté du coût de la vie déclenchée par la forte augmentation des prix des carburants, ajoute le Cnam20. Pour rappel, le gouvernement de coalition dirigé par depuis janvier par le Parti justice et développement (PJD, islamiste) avait augmenté, début juin, les prix des carburants à la pompe d'environ 20% (2 dirhams) pour l'essence et de 10% (1 dirham) pour le gazole ainsi que du fuel industriel (hausse de 988,04 DH/tonne). Les centrales syndicales ainsi que les organisations professionnelles des routiers et conducteurs de taxi avaient réagi en rejetant cette décision prise "unilatéralement" par le gouvernement considérant que celle-ci aurait des effets négatifs sur le pouvoir d'achat des citoyens qui avaient déjà subi des hausses successives des prix des produits de base et des services. Quant au Haut commissariat marocain au plan (HCP, officiel), il avait estimé que l'augmentation des prix des produits pétroliers au Maroc devrait accroître les prix intérieurs, réduire le pouvoir d'achat, affecter la consommation des ménages et se traduirait par une baisse de l'investissement, de l'emploi et de la croissance. Le Mouvement du 20 février, un rassemblement de jeunes d'obédiences idéologiques différentes, est né dans le sillage des révoltes dans plusieurs pays arabes, pour réclamer des changements démocratiques au Maroc. Il tire son appellation de la date des premières marches, pour revendiquer notamment l'instauration d'une monarchie parlementaire et l'adoption d'une constitution démocratique.