La colère dans le monde musulman provoquée par le film anti-islam, produit aux Etats-Unis, ne semble pas baisser d'intensité vendredi, les manifestations se poursuivaient toujours, dont certaines ont dégénéré en heurts, faisant des victimes notamment en Tunisie et au Soudan. Le film intitulé "innocence of muslims" où "l'Innocence des musulmans", tourné et diffusé aux Etats-Unis et qui dénigre l'islam et son prophète, continue de susciter indignation et colère dans de nombreux pays musulmans. A Alger, une soixantaine de personnes ont manifesté pacifiquement dans la journée dans la commune de Kouba pour dénoncer le film "innocence of muslims" (l'Innocence des musulmans)" qui offense l'Islam et son prophète (QSSL). Rassemblés après la prière du vendredi, les manifestants ont scandé des slogans glorifiant l'Islam et le prophète Mohamed (QSSL), rejetant l'islamophobie et les outrages aux symboles religieux. L'Algérie, avait déploré fortement l'"irresponsabilité" des auteurs de ce film qui offense l'Islam et le prophète (QSSL). "Les outrages aux symboles religieux sacrés, quels qu'ils soient, ne peuvent que susciter réprobation et indignation car ces provocations visent à attiser la haine et les tensions et à contrarier les efforts menés au niveau international dans le cadre du dialogue des civilisations et des religions", avait souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani. En Egypte, ils étaient des milliers de personnes à affluer sur la mythique place "Tahrir" au centre du Caire, pour manifester à l'appel de plusieurs forces politiques et religieuses. Les affrontements ont repris entre les forces de sécurité, dont les effectifs ont été renforcés autour de l'ambassade américaine, et un groupe de manifestants, qui se sont rassemblés après la prière du vendredi, scandant des slogans et hissant des drapeaux noirs. Plusieurs manifestants ont été arrêtés par les forces de sécurité pour destruction de biens publics, selon le ministère de l'intérieur, qui a précisé que le nombre de blessés parmi les agents de sécurité s'élevait à 31 et 250 côté manifestants. Les manifestations contre ce film ont été particulièrement violentes en Tunisie, où deux personnes sont mortes et 29 autres blessées lors de heurts qui ont éclaté devant l'ambassade américaine à Tunis. L'agence de presse tunisienne TAP a rapporté que "les manifestants, qui ont attaqué vendredi l'ambassade américaine à Tunis, ont mis le feu à des bâtiments de l'école américaine située près de l'ambassade et saccagé le matériel qui s'y trouve". Trois autres personnes ont été également tuées au Soudan, dans des heurts devant l'ambassade des Etats-Unis à Khartoum. Des gardes postés sur le toit de l'ambassade américaine ont tiré en l'air pour repousser des manifestants, dont une dizaine sont parvenus à pénétrer dans son enceinte. Les manifestants en colère ont également attaqué l'ambassade d'Allemagne à Khartoum, où ils ont mis le feu après avoir arraché le drapeau allemand. Par ailleurs, au Liban, un mort a été enregistré et 25 autres personnes ont été blessées lors d'affrontements dans le nord du pays entre forces de l'ordre et manifestants. Le film anti-islam a été également dénoncé par les kenyans qui ont manifesté sans incident et par centaines à Mombasa, deuxième ville du Kenya. A Jakarta, en Indonésie, des centaines d'Indonésiens ont marché pour protester contre le film devant l'ambassade américaine à l'appel du groupe musulman indonésien Hiszbut Tahrir Indonesia (HTI). Plus de 2.000 Jordaniens ont aussi exprimé leur colère à Amman et quelque 400 manifestants se sont rassemblés devant l'ambassade américaine. Le ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement jordanien Samih Maaytah a affirmé que son pays avait demandé au site de partage de vidéos YouTube de retirer les extraits du film incriminé. Ce film a été qualifié de "haineux" et de "répugnant" par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon qui a lancé un appel au calme après les violences provoquées par la diffusion de ce vidéo. "Il semble qu'un film haineux, répugnant, a suscité cette violence. Il est honteux de profiter du droit fondamental de libre expression pour provoquer délibérément le sectarisme et une effusion de sang", a déclaré M. Ban. Le chef de l'ONU a tenu toutefois à souligner que "rien ne justifiait les meurtres et la brutalité". "Dans cette période de tension, nous avons besoin de calme et de raison", a-t-il dit. Pour le ministre allemand des Affaires étrangères Guido Westerwelle, c'est une vidéo est "insupportable" et "blessante". Le président italien, Giorgio Napolitano, et son homologue égyptien, Mohamed Morsi, en visite en Italie, ont dénoncé également le contenu du film qualifié de "phénomène méprisable et de tentative pernicieuse de provocation des musulmans".