La lutte contre la corruption, la réforme de la justice et la prise en charge "réelle" des préoccupations des citoyens étaient les principaux axes abordés mardi par des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN). Intervenant dans les débats ayant suivi la présentation à l'APN par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du plan d'action de son gouvernement, des députés, ont estimé, que la justice sociale ne peut se concrétiser que si les préoccupations des citoyens "sont réellement prises en charge". Dans ce contexte, la députée du parti du Front de libération nationale (FLN) Khadidja Ichekkour a relevé que malgré les efforts consentis pour la réforme de la justice, "beaucoup de choses restent à faire" pour établir une justice sociale et lutter contre les fléaux qui gangrènent la société. Afin de parer aux lacunes, Mme. Ichekkour a préconisé la mise en place de "nouveaux mécanismes dissuasifs" pour la lutte contre la recrudescence des fléaux que connaît le pays, notamment la corruption, la fraude et la drogue. Elle a également appelé à la réduction de la durée de traitement des affaires des citoyens au niveau des tribunaux, ainsi que la protection du consommateur. Dans le même sillage, le député du Rassemblement national démocratique (RND), Mohamed Tahar Keddour, a mis en exergue l'importance de la formation des juges et la prise en charge de leurs préoccupations pour qu'ils puissent, a-t-il dit, "accomplir leur mission". Abdelkrim Djenani, député de la même formation politique, a également consacré son intervention au phénomène de la corruption dont "la lutte est l'affaire de tous et non pas du gouvernement uniquement", a-t-il dit. Tout en félicitant la décision prise par le gouvernement pour éradiquer les marchés informels, la députée du RND, Houda Talha, a toutefois proposé de trouver des "solutions alternatives" pour les jeunes activant auparavant dans ces marchés. Selon Ammar Bounifel, député du même parti, le plan d'action du gouvernement de M. Sellal "n'a pas accordé beaucoup d'importance aux constructions anarchiques (bidonvilles), qu'il a qualifiées de "source de tous les fléaux sociaux que connaît le pays". M. Bounifel a dans ce contexte proposé le renforcement des opérations de relogement ainsi que la création d'un fichier national du logement. La députée du FLN, Samira Bouras, a plutôt insisté sur la nécessité d'améliorer les prestations de service notamment dans l'Etat civil. Elle s'est également interrogée sur les moyens que compte déployer l'Etat pour l'éradication des parkings informels notamment dans la capitale. Samira Mezaza et Nora Khersellah, de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), ont par contre déploré l'absence de délais de réalisation des projets du gouvernement cités dans son plan d'action. Concernant les marchés informels, elles ont appelé le gouvernement à trouver des solutions pour la prise en charge des jeunes "devenus chômeurs après l'éradication de ces espaces". Les députées de l'AAV ont également regretté la "position faible" prise de l'Algérie face au film islamophobe américain intitulé "l'innocence des musulmans". Le Premier ministre avait présenté mardi dans la matinée son plan d'action devant les députés de l'APN. Les débats qui se sont ouverts juste après la présentation du plan d'action se poursuivront jusqu'à dimanche prochain. La réponse de M. Sellal aux questions et observations des députés interviendra le 2 octobre, après les interventions des présidents des groupes parlementaires.