Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, fraîchement désigné à la tête de l'Exécutif, sera durant cinq jours l'invité de l'hémicycle de Zighout Youcef. Il présentera, à partir d'aujourd'hui, le plan d'action du gouvernement qui sera suivi d'un débat général avant d'entendre les réponses du chef du gouvernement et le vote de son programme d'action prévu pour le 2 octobre prochain. M. Sellal sera inévitablement interpellé sur le bilan de son prédécesseur. Ahmed Ouyahia, qui n'a pas rendu compte devant l'Assemblée du bilan de son action, faut-il le rappeler, sachant que l'Assemblée populaire nationale (APN) est censée être une institution de contrôle du travail de l'Exécutif. Aujourd'hui, Abdelmalek Sellal détaillera le programme gouvernemental pour la mise en œuvre de celui du président de la République, qui se fixe pour tâches la poursuite du rétablissement de la sécurité et de l'ordre public et la lutte implacable contre la corruption et les fléaux sociaux et la moralisation de la vie publique. Le renforcement de la sécurité des biens et des personnes, la prise en charge d'une demande sociale pressante en termes de services publics de qualité et la promotion de la cohésion sociale sont inscrites en lettres d'or sur ce plan d'action. Le gouvernement compte également instaurer la «prévalence du civisme», favoriser le dialogue entre les pouvoirs publics et les citoyens et, surtout, «finaliser le processus de réconciliation nationale», tout en poursuivant «résolument la lutte antiterroriste» pour consolider la sécurité nationale. Dans ce sens, M. Sellal est chargé, en priorité, de rendre au service public sa véritable vocation, en insistant dans ses déclarations sur la nécessité «d'essayer de sortir des chemins battus» pour une «réelle prise en charge» des préoccupations des citoyens. Concrètement, Sellal atteindra-t-il ses objectifs ? Ces prédécesseurs s'étaient engagés à faire de même, en vain. Néanmoins, dans cette lourde «besogne», M. Sellal sera soutenu par les partis politiques composant la majorité à l'Assemblée. D'ores et déjà et comme attendu, le FLN et le RND ont annoncé la couleur en affichant leur adhésion au plan d'action du gouvernement. Le FLN, par la voix de son chef du groupe parlementaire, affirme apporter un soutien de principe au gouvernement, car le programme de Sellal n'est que la continuité du précédent programme du gouvernement, observe Mohamed Djemaï, précisant que le vieux parti va donner son avis sur le plan et émettre des critiques dans l'unique but d'améliorer son contenu. Le FLN détient 220 sièges parmi les 462 que compte l'APN. Le RND épouse la même politique, puisque le patron du RND, Ahmed Ouyahia, a donné des instructions à ses députés pour approuver l'action du gouvernement et ne faire aucune opposition au document dans son ensemble. Le Parti des travailleurs juge que le programme de Sellal contient de «bonnes intentions». «Le projet de la loi de finances pour 2013 est celui qui dévoilera les véritables intentions du gouvernement», a-t-il affirmé lors d'une conférence de presse, appelant le gouvernement à «clarifier sa politique socioéconomique et ses véritables intentions pour mettre un terme» aux différents problèmes socioéconomiques rencontrés par les Algériens. Les remarques des partis de l'opposition sont attendues lors de ce débat à l'Assemblée.