Le colloque international "1962, un monde", prévu du 14 au 16 du mois en cours à Oran, à l'initiative du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), ambitionne de mettre en exergue l'importance du processus de recouvrement de l'indépendance nationale, ses implications et ses retentissements à l'échelle régionale et internationale. Les organisateurs de ce colloque, inscrit au titre du cinquantenaire de l'indépendance nationale, estiment que "1962 est un des chronotopes majeurs du ‘'siècle des extrêmes'', qui renvoie tour à tour à la sortie du joug colonial et à la proclamation de l'indépendance nationale en Algérie, à la construction d'une république postcoloniale en France, au déclin relatif des empires et à l'inexorable marche vers un autre équilibre mondial". Pour eux, "1962, en raison de sa portée exemplaire et symbolique, dépasse l'histoire algérienne et française. Elle est non seulement le théâtre des dernières séquences de l'histoire coloniale française mais aussi celui où se jouent les prémisses d'une recomposition des nations marquée par l'épreuve des décolonisations". "C'est un point de bascule historique et anthropologique de l'ensemble des mouvements politiques, culturels, artistiques et sociaux qui, à partir du Maghreb et plus généralement de l'Afrique, jalonnent globalement les années soixante et soixante-dix, jusqu'à nos jours", ajoutent-ils. Ce colloque verra la participation d'un panel d'historiens, sociologues, anthropologues, politologues, artistes et autres spécialistes venant de diverses universités du pays et de l'étranger (Tunisie, Canada, France, Etats-Unis, Japon, Australie, Italie, Angleterre, Hongrie, Suisse...). Le programme élaboré comprend une soixantaine de communications regroupées autour de plusieurs axes comme "L'hypothèse 1962", "Ecrans révolutionnaires", "Disséminations révolutionnaires", "1962 : (des) équilibres internationaux", "Inventer, interroger un monde nouveau", "1962 vu d'ailleurs", "les ombres de la colonisation et son rapatriement", "Le Maghreb à l'épreuve de 1962" etc... Cette rencontre est co-organisée par le CRASC et le Centre d'études maghrébines en Algérie (CEMA), rappelle-t-on.