Plus de trente personnes ont été tuées en 24 heures dans le camp palestinien de Yarmouk à la suite d'accrochages entre l'armée et les rebelles dans le sud de Damas, ont annoncé lundi des sources palestiniennes. Lundi matin, sept personnes ont été tuées lorsqu'un obus est tombé sur un taxi collectif qui circulait à la lisière ouest du camp, où vivent près de 150.000 Palestiniens, ont rapporté des sources palestiniennes et la télévision officielle syrienne. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), basé au Royaume-Uni et s'appuyant sur un réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires, a pour sa part fait état d'un mort et de plusieurs blessés dans un état grave. "Toute la nuit et lundi, les habitants ont entendu les bruits sourds des bombardements d'artillerie mais ce matin, il y a beaucoup de gens dans les rues, les boutiques sont ouvertes et la circulation est normale", a déclaré un habitant. Dimanche, au moins dix obus étaient tombés à Magharbé, dans la partie sud du camp, faisant 24 morts, selon des témoins. "Tout était normal jusqu'à 16H00 (14H00 GMT) et les gens étaient dans la rue quand les obus sont tombés dans le sud et l'est du camp, à côté des quartiers rebelles de Taqadom et de Tadamoun", a expliqué un autre habitant. Selon lui, des combats opposent depuis 24 heures à la lisière du camp, l'Armée syrienne libre (ASL, rebelles) aux forces gouvernementales, appuyées par des éléments du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG) d'Ahmad Jibril, un allié du régime. Anouar Raja, le porte-parole du FPLP-CG, a déclaré que "des dizaines de personnes (avaient) été blessées ou tuées hier dimanche dans des combats lorsque des éléments de ce que l'on appelle l'ASL ont tenté de s'infiltrer dans le camp Yarmouk". Le 30 octobre, des affrontements avaient déjà opposé à Yarmouk des rebelles et des Palestiniens pro-régime épaulés par l'armée régulière. Selon l'OSDH, de violents combats entre militaires et rebelles dans le quartier limitrophe de Hajar al-Aswad s'étaient déplacés à Yarmouk en opposant rebelles et combattants du FPLP-CG, tandis que selon des militants anti-Assad, l'armée régulière était venue prêter main-forte au FPLP-CG. Le 2 août, des tirs de mortier d'origine inconnue avaient tué 21 civils, dont au moins deux enfants, dans le camp de Yarmouk, selon l'OSDH.