Plusieurs associations et organisations de défense des droits de l'homme ont appelé jeudi à Rabat à "l'arrêt immédiat des arrestations, des refoulements et des violations des droits des migrants subsahariens au Maroc". Réunis au siège de l'Association marocaine des droits humains (AMDH), les représentants de sept associations ont demandé l'arrêt de "cette vague de répression", commise "en violation" des conventions internationales ratifiées par le Maroc, notamment la convention sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille et la convention relative au statut des réfugiés. "Cette vague de répression et de refoulements a pris ces dernières semaines une ampleur croissante, touchant femmes, enfants, étudiants et même des réfugiés statutaires, comme le montrent les témoignages venus de Rabat, Fès, Taourirt, Nador, Oujda et récemment Tanger" ont souligné ces ONG, lors d'une conférence de presse organisée sous le mot d'ordre "Libérez Camara, Halte à la répression contre les migrants". "Cette répression injustifiée est caractérisée par l'excès de zèle et l'usage abusif de la force envers les citoyens subsahariens" a indiqué la déclaration de ces organisations. Dans ce contexte, elles ont exigé "la libération" du militant associatif des droits humains, Camara Laye, coordinateur du Conseil des migrants subsahariens au Maroc, arrêté le 20 octobre dernier puis enfermé à la prison civile de Salé (ville jumelle de Rabat) sous prétexte de "vente et détention illicite d'alcool et de cigarettes de contrebande". Selon ces organisations, "la détention de Camara Laye ne peut être dissociée du contexte répressif, des nombreuses rafles qui frappent les migrants au Maroc et des arrestations qui ciblent leurs organisations". A cette occasion, les ONG marocaines, après avoir relevé que les expulsions et refoulements sont faites sans aucune notification "invitent l'ensemble des instances et organisations marocaines et internationales de défense des droits de l'homme à manifester leur solidarité avec les victimes des atteintes et violations perpétrées par l'Etat marocain". Le collectif de ces organisations regroupe l'Association Adala (Justice), l'Association marocaine des droits humains (AMDH), le Collectif des communautés subsahariennes au Maroc (CMSM), le Conseil des migrants subsahariens au Maroc (CMCM), le Forum des alternatives Maroc, le Groupe antiraciste d'accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM) et l'Organisation des libertés d'information et d'expression (OLIE).