Plusieurs associations marocaines et la Ligue française des droits de l'homme ont dénoncé la complaisance inacceptable du Conseil consultatif des droits de l'homme du Maroc (CCDH) sur la répression des migrants lors des événements de Ceuta et de Melilla, en automne 2005. Dans un communiqué commun, l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), l'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH) et la Ligue française des droits de l'homme ont rappelé qu'à l'automne 2005, plusieurs centaines de migrants, principalement subsahariens, avaient été maltraités pour avoir tenté de pénétrer dans les enclaves espagnoles au Maroc de Melilla et de Ceuta. Une quinzaine d'Africains ont même perdu la vie. Ces Ong ont dénoncé la collusion des polices espagnole et marocaine qui n'avaient pas hésité à tirer sur les migrants à balles réelles, entraînant parfois la mort et de très nombreuses blessures. Le Maroc a raflé, par la suite, tous les Subsahariens pour les lâcher en plein désert, sans vivres et sans eau. Lorsque son action inhumaine a été dénoncée par les survivants, le Maroc a même essayé de faire porter le chapeau à l'Algérie en refoulant vers son voisin les Africains indésirables chez lui. Ces Ong ont également dénoncé la duplicité de l'UE qui n'a pas levé le petit doigt alors que les événements dramatiques s'étaient déroulés à ses portes et dans un pays avec lequel elle est liée par des accords d'association. Les ONG ont complètement déjugé le CCDH dont le rapport relatif à ces événements fait l'impasse sur les actions inhumaines du pouvoir marocain. Le CCDH se devait au moins de reconstituer les faits et les manquements aux droits de l'homme. Le CCDH, qui n'a relevé que les deux morts du côté marocain, a, dans son rapport, présenté les migrants avec un profil de militaires ! Un peu comme si le Maroc avait été menacé dans sa sécurité interne par des migrants qui n'ont jamais caché que, pour eux, ce pays n'est qu'un transit vers l'Europe. Le CCDH a volontairement mis de côté le fait que sa mission repose, entre autres, sur les Conventions internationales qui concernent la protection des réfugiés et des travailleurs migrants, que le Maroc a signées. D. B.