Il y a 58 ans, le 19 novembre 1954, tombait au champ d'honneur, près de Guelma, Badji Mokhtar, membre du groupe historique des 22 et l'un des plus illustres symboles du sacrifice et du don de soi pour la cause de l'indépendance de l'Algérie. La wilaya de Souk Ahras qui s'apprête à commémorer conjointement avec la wilaya de Guelma, le souvenir de cette date marquante de l'histoire de la Révolution, a abrité dimanche une conférence sur le parcours hors du commun de ce héros. Bien que n'ayant vécu que les 19 premiers jours de la guerre de libération nationale, Badji Mokhtar a accompli des faits qui ont marqué d'une pierre blanche la grande épopée du peuple algérien. Badji Mokhtar, né le 17avril 1919 à Annaba, et qui n'a vécu que 35 ans, est "l'un des militants de la cause nationale qui l'ont le plus marquée", a souligné à son propos l'universitaire Salah Ferkous, de l'université de Guelma, auteur d'une conférence sur la vie de ce Chahid. Symbole de l'abnégation et du don de soi, Badji Mokhtar est connu pour avoir recouru en 1944, à un régime draconien qui a failli lui être fatal, afin de perdre du poids et être ainsi réformé pour la conscription forcée dans les rangs de l'armée française, a-t-il rappelé. Ce militant qui a connu la lutte politique, se présentant même aux élections de 1947 à Souk Ahras, a également connu les geôles du colonialisme, puisqu'il a été arrêté le 18 mars 1950 et condamné, avec d'autres militants, à trois ans de prison ferme. Il a ouvert un camp d'entraînement militaire dans sa propre ferme située à proximité de l'hôpital de Souk Ahras où il a formé un groupe d'intervention qui a réussi un grand nombre d'actions de guérilla dès le déclenchement de la guerre de libération nationale. Parmi ces opérations l'on cite celle qui a visé la mine du Nador près de Hammam N'bails (Guelma) et le pont d'El Nefra qui a causé le déraillement d'un train transportant du minerai. Badji Mokhtar est tombé au champ d'honneur au cours d'une grande bataille où il fut encerclé par les forces de l'armée coloniale dans la ferme Dali Chouaf, près de Guelma.