Le président rwandais Paul Kagame et son homologue du Congo-Brazzaville Denis Sassou Nguesso ont appelé dimanche le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et le mouvement des rebelles M23 à mettre en oeuvre les décisions du sommet de Kampala (Ouganda). Les présidents Kagame et Sassou "invitent le gouvernement de la RDC et le M23 à mettre en oeuvre les conclusions de Kampala qui représentent une bonne base pour le règlement de ce conflit", indique un communiqué publié par le gouvernement rwandais. "Ils ont noté l'importance d'évaluer et de comprendre correctement la véritable nature des nombreux groupes armés en RDC afin que des solutions appropriées soient trouvées pour chacun d'eux", poursuit le texte. Le président de la RDC, Joseph Kabila a participé samedi dans la capitale ougandaise, à un sommet extraordinaire avec son hôte et ses homologues Mwai Kibaki (Kenya) et Jakaya Kikwete (Tanzanie). Dans leur déclaration finale, les quatre dirigeants ont demandé aux rebelles d'arrêter la guerre dans l'est de la RDC et de se retirer de la ville de Goma (est) qu'ils avaient prise mardi, mais ont aussi enjoint Kinshasa de prendre en compte leurs revendications. Les principaux points du sommet étant l'arrêt de la guerre, le retrait du M23 de Goma, mais aussi la prise en compte des revendications du mouvement enjointes à Kinshasa. Les rebelles doivent se retirer au moins à 20 km au nord de Goma. Le chef du M23, Jean-Marie Runiga Lugerero, avait confirmé la veille avoir eu un entretien préliminaire avec le président Kabila, après le sommet de Kampala. Les rebelles avaient posé comme condition "préalable" à tout retrait de Goma de "dialoguer" avec M. Kabila. "Se retirer de Goma ne peut être que le fruit des négociations", a répété samedi leur chef politique du groupe rebelle, avertissant que le M23 se défendrait en cas d'attaque de l'armée congolaise sur ses positions. Le M23, Mouvement du 23 mars, est surtout composé d'anciens rebelles qui, après avoir été intégré en 2009 l'armée, se sont mutinés en avril dernier et combattent depuis l'armée régulière dans la région du Kivu. Le Rwanda et l'Ouganda sont accusés par l'ONU de soutenir les rebelles, ce qu'ils démentent.