Le Conseil national de la concurrence (CNC) sera installé "incessamment" et veillera à "réguler la compétitivité sur le marché national", a indiqué lundi le ministre du commerce, Mustapha Benbada. Le conseil sera composé, outre les cadres du ministère, de représentants des opérateurs économiques et des associations de consommateurs, alors que son objectif consiste à "asseoir une économie concurrentielle selon les normes internationales", a précisé M. Benbada, lors du séminaire de clôture du programme de jumelage entre l'Algérie et l'Union européenne (UE) relatif à la concurrence (P3A). Financé par l'UE, ce programme de coopération a permis la formation de 150 cadres du ministère du commerce, des chefs d'entreprises et membres d'associations de consommateurs sur les règles et les principes du droit à la concurrence et 30 formateurs spécialisés. "Les connaissances acquises par ces cadres leur permettront de mener convenablement leur mission", s'est félicité le ministre, ajoutant que les formateurs doivent "pérenniser ces techniques et les transmettre à d'autres cadres algériens afin de renforcer davantage la performance du conseil national de la concurrence". Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Rédha Hamiani, a estimé que ce conseil devrait "mettre un terme au monopole de certains groupes industriels qui ont une main mise sur les prix", se félicitant de la composante de cette instance qui compte l'ensemble des parties concernées. Toutefois, il a indiqué que le CNC devra "être indépendant et impartial et disposer d'une liberté d'action afin d'atteindre les objectifs escomptés". "Les chefs d'entreprises attendaient ce conseil depuis longtemps. Cette instance devra mettre un terme à l'abus de la position dominante pratiquée par certaines entreprises nationales ou étrangères", a-t-il souligné, ajoutant que la PME algérienne sera également "protégée" par cette instance. La création du CNC est également applaudie par les représentants de pays européens ayant contribué à la formation des cadres algériens spécialisés. "Ce conseil de la concurrence constitue le gage d'une modernisation réussie de l'économie, car il ne peut pas y avoir d'économie ouverte, de croissance et d'innovation si on ne donne pas toute leur chance aux entreprise", a affirmé le président de l'autorité française de la concurrence, Bruno Lasserre. "C'est aussi un pas de géant qu'effectue l'Algérie dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord d'association avec l'Union européenne, et nous espérons qu'il sera suivi par d'autres mesures", a ajouté M. Lasserre.