Le mouvement Ennahda et le Front des forces socialistes (FFS) ont émis, jeudi, des réserves sur le déroulement des élections locales pour le renouvellement des membres des Assemblées populaires communales et de wilaya (APC, APW). Dans un communiqué dont l'APS a reçu une copie, le mouvement Ennahda a affirmé "l'existence de procès-verbaux signés dans plusieurs bureaux de vote, outre la dissimulation des bulletins de vote de certaines listes de candidats et le non-respect du tirage au sort tel que stipulé par la loi". Le communiqué a relevé "l'empêchement" de certains observateurs d'accéder aux bureaux et centres de vote dans certaines wilayas et l'absence des représentants de la Commission nationale de supervision des élections locales (CNSEL) dans d'autres, ce qui dénote, selon la même source, "d'une fraude anticipée". Le mouvement a estimé que la participation des corps constitués au vote "de manière collective dans des bureaux propres à eux", constitue "une violation de la loi". Pour sa part, le FFS a dénoncé, dans un communiqué, la "fuite" de bulletins de vote dans certaines wilayas "quelques jours avant le scrutin". Le même parti a relevé la "dissimulation" des bulletins de vote de ses candidats dans plusieurs communes, outre l'absence des représentants de commissions électorales dans certains centres de vote. La formation a également évoqué le vote des membres des corps constitués. Le président de la CNSEL, Slimane Boudi, avait affirmé à l'APS que les corps constitués "ont voté de manière légale", précisant, à cet effet, que sa commission avait reçu des saisines sur la "dissimulation" de bulletins de vote de certains candidats. La CNSEL a donné des instructions aux walis pour mettre à la disposition des électeurs les bulletins de vote au moment opportun, a-t-il ajouté. Le même responsable a précisé que la loi "n'interdit pas le vote collectif, à l'instar du vote des corps constitués", soulignant que c'est à la commission de wilaya et aux tribunaux administratifs de trancher sur la validité du scrutin. Dans ce contexte, M. Boudi a indiqué que le CNSEL a ouvert une enquête sur les procès-verbaux signés à blanc, suite à laquelle il s'est avéré que ces procès-verbaux étaient "inexistants". A cette occasion, il a indiqué que deux personnes relevant de la CNISEL se sont emparés de certains procès-verbaux sous prétexte qu'ils étaient signés à blanc dans la Daïra de Chéraga et sont poursuivis par le parquet, précisant qu'aucune saisine de procès-verbaux signés à blanc n'a été enregistrée jusqu'à présent. A une question sur l'absence de la CNSEL dans certaines wilayas, M. Boudi a indiqué que plus de 9.000 magistrats étaient chargés de superviser ces élections, ajoutant que ces derniers étaient présents dans toutes les wilayas.