Le ministre du Travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, Tayeb Louh, a indiqué mercredi à Alger que l'Algérie "a consacré concrètement le dialogue social" comme mode privilégié pour le traitement des dossiers économiques et sociaux de portée nationale. Dans une allocution à l'ouverture du 10e congrès de l'Organisation de l'unité syndicale africaine (OUSA), le ministre a précisé que la signature en 2006 du pacte national économique et social afin de préserver la paix sociale et de garantir la compétitivité des entreprises, a été le couronnement de la la pratique du dialogue social. Le pacte national économique et social, a-t-il expliqué, visait à réunir les conditions pour la création de richesses et d'emplois dans le cadre des exigences du développement de l'économie nationale. L'Algérie s'est attelée, depuis plus d'une décennie, à relancer son économie à travers d'"importants programmes" de développement et d'investissement qui ont permis de rattraper les retards en infrastructures de base et de créer les conditions pour une diversification de l'économie et le développement de l'investissement productif créateur de richesse et d'emploi, a affirmé M. Louh. En matière sociale et d'amélioration des conditions de vie des citoyens, le ministre a précisé que les indicateurs du développement humain avaient connu une amélioration constante en 2011, avec un taux de scolarisation de 98,16 % et une espérance de vie de 76,3 ans. Par ailleurs, il est prévu une évolution du PIB par habitant de 4.366 USD en 2010 à plus de 5000 USD en 2012, a-t-il ajouté. M. Louh a également évoqué le plan national de lutte contre le chômage et de promotion de l'emploi qui s'appuie, a-t-il dit, sur l'encouragement de l'investissement productif générateur d'emplois et de la création de micro-entreprises et la promotion de la formation qualifiante en relation avec les besoins des entreprises. Le taux de chômage est passé d'environ 30 % en 1999 à 9,96 % en 2011, a-t-il précisé. En matière de pouvoir d'achat, le ministre a évoqué les mesures prises pour relever le niveau du salaire national minimum garanti (SNMG), la promulgation du nouveau statut général de la fonction publique, ainsi que l'adoption des statuts particuliers qui en découlent et les régimes indemnitaires y afférents, lesquels ont permis "des augmentations substantielles des traitements des fonctionnaires atteignant jusqu'à 50 %". Les réformes qui accompagnent les évolutions et mutations des aspirations et intérêts du peuple constituent un "processus continu qui ne peut être limité dans le temps ou répondre à des préoccupations conjoncturelles", a affirmé le ministre. Partant de ce postulat, a-t-il ajouté, "l'Algérie a, sous la direction du président de la République, engagé une réforme de son arsenal législatif à l'effet d'approfondir l'Etat de droit, la liberté d'expression et de promouvoir le rôle de la femme au sein des assemblées élues et des institutions". Au niveau africain, M. Louh a souligné qu'"au début de ce nouveau millénaire, le continent africain s'est doté d'un nouvel instrument, le NEPAD, en vue de rassembler toutes ses potentialités pour faire face aux mutations contemporaines". Le NEPAD, a-t-il précisé, offre aux pays africains une opportunité d'une plus grande maîtrise de leurs programmes de développement et une coopération plus efficace entre eux et avec les autres partenaires au niveau mondial. M. Louh a, dans ce contexte, souligné que l'Algérie "a adopté avec conviction le Mécanisme africain d'évaluation par les pairs de l'Union africaine qui permet de suivre et d'évaluer les évolutions sociales, économiques et politiques dans les pays africains, et ce, pour la poursuite de l'édification d'une Afrique active qui contribue et influe sur le développement économique mondial et, en même temps, en tire bénéfice". Le monde d'aujourd'hui est confronté à de nombreux défis qu'il s'agisse de la paix et de la sécurité internationales, de ceux liés à l'énergie et aux énergies renouvelables, à l'eau, à l'environnement ou encore de ceux liés au problème du chômage notamment des jeunes, a indiqué le ministre, soulignant la nécessité pour l'Afrique d'"être partie prenante dans le processus de recherche de solutions permettant de faire face à tous ces défis". M. Louh a, à cet égard, salué le rôle et les efforts de l'organisation syndicale africaine dans la défense des intérêts du continent en général et des droits des travailleurs africains en particulier. Il a aussi salué les efforts de l'organisation dans son combat pour une représentation plus équitable de l'Afrique au sein du conseil d'administration du Bureau international du travail (BIT). Pour le ministre, la recherche constante de la conciliation entre les aspirations légitimes des travailleurs et les impératifs du développement économique et de la création de richesses doit être une des missions essentielles des partenaires économiques et sociaux eu service du développement économique et sociale du continent africain. Une démarche qui permettra de contribuer réellement à la diversification des économies et au renforcement de leur compétitivité dans la perspective d'une plus grande création de richesse et d'emplois et de l'intégration économique de l'Afrique.