La visite du Président du Conseil des ministres libyen, Ali Zidane, les 10 et 11 décembre 2012 en Algérie, a été sanctionnée par un communiqué commun. En voici la traduction APS. "Dans le cadre des liens historiques et civilisationnels et des relations de coopération qui unissent l'Algérie et la Libye et à l'invitation du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, le Président du Conseil des ministres libyen, Ali Zidane, accompagné d'une importante délégation, a effectué les 10 et 11 décembre 2012 une visite officielle en Algérie. Au cours de son séjour en Algérie, Ali Zidane a été reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika à qui il a transmis les salutations et la considération de son frère, son Excellence le président du Congrès général national, Mohamed El-Megaryef. Son Excellence le Président Abdelaziz Bouteflika a chargé Ali Zidane de transmettre ses salutations à son frère, son Excellence Mohamed El-Megaryef et ses voeux les meilleurs au peuple libyen frère pour davantage de progrès et de bien-être. Ali Zidane s'est entretenu avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à qui il a fait part de sa fierté du legs civilisationnel et historique que partagent les deux peuples frères et souligné sa ferme détermination à oeuvrer à son enrichissement au mieux de leurs intérêts, partant de la volonté politique qui anime les directions des deux pays et dans la perspective d'amorcer une nouvelle étape dans les relations bilatérales et d'établir des relations stratégiques et exceptionnelles entre l'Algérie et la Libye. Les deux parties ont passé en revue les relations de coopération bilatérale et les moyens de les développer dans divers domaines au mieux des aspirations des deux peuples frères à davantage de complémentarité et d'intégration. Elles ont également abordé nombre de questions régionales et internationales d'intérêt commun. Les deux parties se sont félicitées des résultats positifs ayant sanctionné les différentes visites officielles effectuées dans les deux pays dans le cadre du développement et de la consolidation des relations de coopération entre les deux pays dans tous les domaines, d'autant qu'ils recèlent d'importantes potentialités à exploiter en vue d'insuffler un nouvel élan à la coopération et de réunir les conditions idoines à la promotion de l'investissement, à l'augmentation du volume des échanges commerciaux et à l'intensification de la coopération dans le domaine de l'énergie. Dans ce contexte, les deux parties ont convenu de continuer à travailler avec les mécanismes de coopération bilatérale et de convoquer une réunion du comité de suivi pour le premier trimestre de l'année 2013 afin d'établir une évaluation globale et objective des différents aspects de la coopération, de définir une feuille de route claire et adaptée aux nouvelles données dans les deux pays et de tracer les objectifs au titre d'un calendrier en prévision de la tenue de la prochaine session de la Grande commission mixte prévue en 2013 à Alger. Les deux parties ont examiné la situation sécuritaire au niveau de leurs frontières, qui est marquée par une recrudescence du crime organisé, du trafic d'armes et de drogue et des tentatives d'infiltration de groupes terroristes, et convenu de renforcer la coopération entre les services compétents pour protéger et défendre les frontières et mettre à disposition tous les moyens nécessaires. La partie algérienne a, à cet effet, exprimé sa disponibilité à hisser le niveau de la coopération et à apporter tous types de soutien et d'aide en matière de formation des officiers de l'armée et de maintenance du matériel militaire. Les deux parties se sont également félicitées du niveau de la coopération entre les états-majors des deux pays. Les deux parties ont, dans ce cadre, appelé à intensifier la coopération et à créer de nouveaux mécanismes de sécurisation des frontières en vue de renforcer les capacités sur le terrain en matière de lutte contre la contrebande, le trafic d'armes et de drogue, l'immigration clandestine et le terrorisme. La partie libyenne s'est félicitée de l'accord conclu dans le domaine de la coopération entre les polices, soulignant son attachement à sa mise en œuvre, notamment s'agissant de la formation de la police libyenne, en vue de répondre à ses besoins et d'activer, dans les plus brefs délais, toutes les sessions prévues dans l'accord. La partie algérienne, pour sa part, s'est dite prête à examiner les différentes requêtes libyennes dans ce domaine, notamment la question de la mise à disposition d'une école pour la formation de la police libyenne en Algérie et l'octroi de places pédagogiques à la partie libyenne dans les écoles de formation des officiers de police. La partie algérienne s'est également dite prête à apporter tous les moyens de soutien disponibles à la partie libyenne dans le domaine de la protection civile (défense civile). La partie algérienne s'est, par ailleurs, félicitée de la nomination d'un nouvel ambassadeur de Libye en Algérie et s'est dite prête à lui apporter tout le soutien et l'assistance lui permettant de mener à bien ses missions. Afin de sécuriser leurs frontières communes, l'Algérie s'est engagée à ne permettre à personne d'utiliser son territoire pour porter atteinte à la Libye ou menacer sa sécurité et sa stabilité et la Libye s'est engagée, de son côté, à ne permettre à personne d'utiliser son territoire pour menacer la sécurité et la stabilité de l'Algérie. Les deux parties ont en outre réitéré leur volonté à soutenir et à élargir la coopération bilatérale dans les domaines économique, commercial, financier et d'investissement. Appelant les opérateurs économiques publics et privés à participer à cet effort, les deux parties ont insisté sur le rôle des hommes d'affaires dans sa dynamisation et son développement. Les deux parties ont appelé à la relance de la chambre de commerce algéro-libyenne et ont fait part de leur volonté d'examiner et de traiter les différentes questions en suspens dans le domaine de l'investissement pour en accroître le volume à travers une exploitation optimale des capacités financières et économiques. Elles ont souligné également leur volonté de poursuivre l'aide aux institutions bancaires communes au service de l'intérêt commun tout en veillant au respect des lois et systèmes bancaires du pays d'accueil. Les deux parties ont souligné la nécessité de réunir le groupe de travail commun d'aide et de promotion des échanges commerciaux avant la fin du premier trimestre 2013 dans le but de mettre au point des approches et plans pratiques afin d'accélérer la réalisation d'études indispensables pour le développement de la région frontalière (Ghdames-Debdeb) au service du trafic commercial et économique dans le cadre l'activation du poste frontalier douanier et l'encouragement de la circulation des marchandises et des personnes entre les deux pays. Elles ont en outre, appelé à la tenue d'une foire des produits algériens à Ghdames ou Tripoli en 2013 ponctuée par la tenue d'un forum économique des hommes d'affaires des pays respectifs. Les deux parties ont exprimé leur satisfaction à l'égard de la reprise des activités d'Air Algérie à Tripoli, appelant la compagnie aérienne libyenne à reprendre ses activités commerciales vers l'Algérie. Elles ont appelé également à la facilitation et simplification des mesures en matière de séjour, de circulation et de transfert de biens conformément aux accords conclus. Les deux parties ont convenu de l'annulation immédiate du visa en faveur de citoyens des deux pays détenteurs de passeports diplomatiques ou de mission (spéciaux), affirmant leur souci de poursuivre la concertation pour annuler le visa entre les deux pays. Elles ont appelé à ce propos, la commission consulaire commune à tenir une réunion pendant le premier semestre 2013 pour examiner la question. Les deux parties ont appelé aussi à la relance de la coopération culturelle et scientifique et la reprise des programmes de coopération entre les ministères de l'enseignement supérieur des deux pays notamment en matière d'échanges de bourses et de places pédagogiques, réitérant leur volonté de réactiver tous les dossiers liés au développement humain entre les différents secteurs des deux pays. Les deux parties ont exprimé leur volonté d'intensifier la coopération, la coordination et la concertation en vue de faire face aux risques et dangers qui menacent la stabilité et la sécurité des peuples de la région du Sahel, dont la lourde responsabilité incombe à tout un chacun, et ce dans le cadre du respect mutuel, de la préservation de la souveraineté nationale et du rejet catégorique de toute tentative d'atteinte à l'intégrité territoriale des pays de la région. Concernant la situation dans le nord du Mali, les deux parties ont exprimé leur profonde inquiétude face aux risques qui menacent la région, soulignant leur convergence des vues sur cette question et leur profonde conviction que le règlement de la crise réside dans un dialogue national sérieux et constructif avec toutes les parties qui rejettent le terrorisme, tout en tenant compte des revendications légitimes des composantes du peuple malien, dans le cadre de la préservation de sa souveraineté et de son intégrité territoriale. Les deux parties ont condamné toutes les formes d'extrémisme, de terrorisme et du crime organisé, tout en réaffirmant leur souci de mobiliser tous les moyens nécessaires pour lutter contre ces phénomènes qui menacent la sécurité et la stabilité de la région. Elles ont exprimé leur volonté de réactiver les structures et les institutions de l'Union du Maghreb Arabe (UMA) et de consolider les acquis de cet ensemble qui constitue un objectif stratégique à même de répondre aux aspirations de ses peuples à l'entraide, à la complémentarité et à l'intégration. Elles ont également salué le dialogue, la concertation et la coordination politique entre les deux pays, appelant à la relance du mécanisme de concertation politique entre les ministères des affaires étrangères des deux pays, tout en œuvrant à la coordination de leur position lors des fora internationaux et régionaux notamment aux niveaux maghrébin, arabe, africain et euro-méditerranéen. Les deux parties ont exprimé leur souci de renforcer leurs relations au niveau populaire, à travers le contact permanent et intense entre toutes les composantes de la société. A cet égard, elles ont plaidé en faveur de l'encouragement de toute initiative visant la consolidation des liens de fraternité entre les deux peuples, à travers l'adoption d'un programme afin de relancer les échanges culturels, sportifs et artistiques, appelant les composantes de la société notamment les journalistes, les organisations de la société civile et les forces vives à intensifier leurs efforts pour la promotion des sentiments de rapprochement populaire, nourris des valeurs historiques, civilisationnelles et des luttes communes.