La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a affirmé, dimanche à Alger, que "demander à la France de présenter des excuses aux Algériens pour son passé colonial est inutile" qualifiant de "stérile" le débat mené dans ce sens. Intervenant lors d'une conférence de presse organisée au siège de son parti, Mme Hanoune s'est interrogée sur l'intérêt des excuses de la France pour les crimes qu'elle a commis à l'encontre des Algériens pendant la période coloniale soulignant qu'"il s'agit de déontologie politique en France". Après avoir rappelé que son parti ne demandait pas à l'Etat français de présenter des excuses pour les crimes commis en Algérie durant plus d'un siècle, Mme Hanoune a souligné que l'Algérie qui a arraché son indépendance par la lutte armée contrairement aux autres pays colonisés se doit d'agir "d'égal à égal" avec la France en tant que pays pleinement souverain et "ne pas se cacher derrière les résidus de la colonisation". Dans ce contexte, la secrétaire générale du PT a indiqué que la visite mercredi à Alger du président français, François Hollande, "est celle d'un chef d'Etat venu défendre les intérêts économiques de la France". "Il ne faut pas s'attendre à un miracle", a-t-elle ajouté. Cette visite s'inscrit dans le cadre de "la conclusion de marchés et la défense des intérêts des sociétés françaises notamment les sociétés privées", a-t-elle dit. "Une divergence profonde" oppose l'Algérie et la France concernant le respect de la souveraineté des pays, a estimé Mme Hanoune, précisant que "contrairement à l'Algérie, la France a incité à la guerre dans les pays qui connaissent des crises internes à l'instar du Mali" exprimant son souhait que le président français "change de position" concernant ce pays. Présentant le bilan des travaux de la session ordinaire du Comité central du PT, Mme Hanoune a indiqué que les résultats des élections locales du 29 novembre dernier ont "démontré une volonté d'un contrôle par des partis de droite qui servent les intérêts impérialistes et ceux des personnes influentes qui veulent que l'Algérie revienne sur sa stratégie de défense de son économie nationale". Partant de ce constat, et "eu égard à la conjoncture actuelle, issue des résultats truqués des échéances précédentes", les prochaines élections présidentielles seront "porteuses de tous les risques", a mis en garde Mme Hanoune qui a appelé à la formation d'un front populaire pour faire face aux dangers qui menacent la sécurité et la stabilité du pays. Elle a ajouté dans le même contexte que le comité exécutif a chargé le bureau politique d'adresser une lettre au président de la République pour mener une campagne politique de mobilisation globale contre "la déliquescence et l'influence des détenteurs de fonds". La secrétaire générale du PT a par ailleurs suggéré l'organisation d'une conférence nationale sur la souveraineté nationale et la position claire de l'Algérie qui rejette toute ingérence dans les affaires internes des pays. Outre l'évaluation des résultats des élections locales du 29 novembre dernier où le parti a obtenu la présidence de 31 assemblées populaires communales (APC), l'ordre du jour de la session ordinaire du comité central du PT a également porté sur l'examen du bilan des activités du parti au cours de l'année 2012, ses alliances avec d'autres formations, les prochaines élections du Conseil de la nation ainsi que le plan d'action du PT pour l'année 2013. Concernant d'éventuelles alliances avec d'autres formations lors du renouvellement partiel des membres du Conseil de la nation, Mme Hanoune, a indiqué que son parti ne contractera pas d'alliances avec "ceux qui sont contre la préférence nationale" et qui œuvrent à "la destruction de l'économie nationale".