Le président du Conseil européen Herman Van Rompuy a fait part des "appréhensions" de l'Union européenne (UE) quant aux actes des rebelles et des groupes terroristes au Mali qui constituent une "véritable menace" pour la gestion du pays et une "grande souffrance" pour le peuple malien. Lors d'une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al Arabi au terme d'un entretien lundi au Caire, M. Van Rompuy a appelé à la nécessité d'"arrêter ces rebelles et à aider le gouvernement malien afin de lui permettre d'étendre son autorité sur son territoire et de faire avancer les démarches de réconciliation". Evoquant la crise syrienne, M. Van Rompuy a réitéré la position de l'UE prônant la nécessité d'"opérer un changement fondamental et global" et de cesser les tueries en Syrie d'autant que les dernières estimations de l'ONU font état de la mort de 60.000 personnes, qualifiant cela d'"effroyable et d'inadmissible". Il a précisé, à ce propos, que l'UE apporte son total soutien à l'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi, afin de parvenir à une solution politique à la crise, soulignant que l'Union accueillait favorablement "la coalition nationale des forces de la révolution et de l'opposition syrienne" formée à Doha et qui a été reconnue par l'UE en tant que "représentant légitime du peuple syrien". L'important pour l'instant, a-t-il encore dit, est la collaboration de la coalition avec Brahimi et son équipe. Sur la situation au Moyen Orient, le responsable européen a indiqué avoir débattu avec le secrétaire général de l'organisation panarabe de la nécessité d'entreprendre des actions coordonnées par les principaux acteurs pour mettre fin au conflit israélo-palestinien", estimant qu'il était opportun d'entreprendre des initiatives audacieuses pour le retour de la paix au Moyen-Orient. D'autre part, Van Rompuy a insisté sur la "relance des négociations directes et sans préalable" entre les parties palestinienne et israélienne dans le but de parvenir à un règlement définitif du conflit. L'entretien avec al Arabi a porté également sur la finalisation des réunions amorcées à Malte et au Caire, par les ministres arabes des Affaires étrangères et leurs pairs européens en vue de renforcer la coopération dans les différents domaines notamment la formation, la gestion des crises, le contrôle des élections et la prise en charge des crises futures dans la région. Les défis mondiaux ont été aussi au cœur de l'entrevue, a-t-il ajouté. De son côté, Nabil al Arabi a indiqué que lors de cet entretien, plusieurs questions d'intérêt communs ont été examinées en particulier la cause palestinienne, affirmant avoir informé le responsable européen que la question palestinienne était la clé de la sécurité et de la stabilité au Moyen-Orient et que le règlement passait à travers le retrait israélien des territoires occupés en 1967 et l'établissement d'un Etat palestinien indépendant. Nabil al Arabi a souligné, en outre, l'importance d'un nouveau mécanisme et une méthode de travail pour traiter la question palestinienne, estimant impératif de mettre fin à l'occupation israélienne. S'exprimant sur les relations de coopération arabo-européennes, il a indiqué que la récente Déclaration du Caire a établi l'existence de points de convergence entre les deux parties. Un programme d'action de coopération bilatérale a ainsi été conclu entre la Ligue arabe et l'UE pour la relance de la coopération entrepreneuriale dans les domaines de l'énergie, la culture et l'échange d'expériences autour de questions liées aux droits de l'homme et à la gestion des crises et des élections.