Le Secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, s'est entretenu de la crise malienne avec le Président de la Côte d'Ivoire et président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), M. Alassane Ouattara, qui lui a fait part de la tenue du prochain sommet de la CEDEAO samedi prochain à Abuja (Nigeria). Suivant de près la situation au Mali, le chef de l'ONU a également discuté avec M. Ouattara des projets de déploiement de forces militaires au Mali par plusieurs pays membres de la CEDEAO, a indiqué son porte-parole. Le Secrétaire général s'est également entretenu avec le ministre français des Affaires étrangères, M. Laurent Fabius, qui l'a informé des opérations militaires françaises entreprises pour répondre à la demande urgente du Mali. Par ailleurs, le chef de l'ONU s'est félicité que des partenaires bilatéraux aient répondu à l'appel lancé par le Mali, à la demande et avec l'accord de ce pays, en vue de fournir une assistance lui permettant de faire face à l'avancée vers le sud de groupes terroristes armés, a encore rapporté son porte-parole. Plusieurs pays, qui ont la capacité d'aider le Mali, lui fournissent actuellement une assistance, a-t-il indiqué. A ce propos, M. Ban a espéré que ces mesures contribueraient à contrecarrer la dernière offensive de ces groupes, tandis que les efforts se poursuivent en vue d'appliquer pleinement la résolution 2085 (2012) du Conseil de sécurité visant le retour à l'ordre constitutionnel du Mali et à son intégrité territoriale. Ces derniers évènements ''soulignent l'urgence de la mise en oeuvre de tous les aspects de la résolution, notamment le soutien à apporter aux efforts de médiation de la CEDEAO, l'élaboration d'une feuille de route consensuelle pour la transition et le soutien à la MISMA et aux Forces de défense maliennes'', a-t-il poursuivi. En outre, les préparatifs se poursuivent en vue de déployer prochainement à Bamako (Mali) une équipe multidisciplinaire des Nations Unies, afin de permettre à l'ONU de répondre à la demande de soutien formulée par les autorités maliennes, notamment en ce qui concerne le processus politique et la situation en matière de sécurité. Parallèlement, le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, M. Said Djinnit, poursuit ses consultations dans la sous-région, dans le cadre des efforts déployés en vue d'accélérer la mise en oeuvre de la résolution 2085 du Conseil de sécurité. M. Djinnit a rencontré, lundi à Abuja, le président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Desiré Ouédraogo, et s'est aussi entretenu avec le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, M. Djibrill Bassolé. Selon le porte-parole de l'ONU, M. Djinnit doit se rendre à Bamako dans les prochains jours afin de discuter avec les dirigeants maliens. Par ailleurs, la délégation de France à l'ONU a informé, lundi soir, le Conseil de sécurité, réuni à huis clos, du déroulement des opérations militaires lancées par ce pays au Mali. A l'issue de ces consultations, le Représentant permanent français, M. Gérard Araud, a déclaré à la presse que les membres du Conseil de sécurité avaient exprimé leur appui à cette offensive militaire. En outre, il a affirmé que l'intervention militaire n'était qu'un aspect de la question en précisant que ''le processus politique de normalisation devrait absolument se poursuivre.'' Il s'agit, a-t-il soutenu, ''de poursuivre le processus politique à Bamako et le processus de réconciliation intermalienne''. Il est donc essentiel, selon lui, que ''les Maliens adoptent le plus rapidement possible une feuille de route et créent une structure de négociations avec les groupes armés du nord malien qui se dissocient du terrorisme.'' A la question d'une journaliste qui lui demandait si l'intervention militaire menée depuis vendredi n'allait pas compromettre toute réconciliation politique, M. Araud a répondu que ''la question, maintenant, est de savoir si les groupes armés du nord malien ne verront pas, finalement, la preuve qu'il n'y a pas d'autre voie que celle de la négociation.'' Cette opération militaire, a-t-il poursuivi, ''prouve aux groupes armés du nord qu'ils ne pourront pas l'emporter par les armes''.