La situation humanitaire "est difficile" dans plusieurs villes du nord du Mali, sous contrôle de groupes terroristes depuis dix mois, a déclaré vendredi la commissaire européenne chargée de l'aide, Kristalina Georgieva, à son retour de Bamako. Pour Mme Georgieva, l''intensification des combats au Mali depuis l'intervention française n'a pas entraîné d'afflux de réfugiés dans les pays voisins jusqu'à présent mais la situation humanitaire est difficile dans plusieurs villes du nord". 'Les personnes ayant fui les zones de combat ne sont pas si nombreuses - environ 6.000 à 8.000 -, ce qui n'est pas énorme par rapport au nombre de réfugiés et de personnes déplacées avant la nouvelle offensive militaire", a indiqué Mme Georgieva devant la presse. "Mais ceux qui ont fui nous ont assuré que d'autres allaient suivre, alors que les prix de la nourriture et des carburants augmentent fortement" dans les grandes villes du nord comme Gao ou Tombouctou, a-t-elle ajouté. Après une visite de trois jours au Mali, Mme Georgieva s'est également déclarée préoccupée par la "difficulté croissante à délivrer l'aide". "Plusieurs organisations avec lesquelles nous travaillons m'ont dit qu'il était de plus en plus difficile de travailler. L'armée réclame des autorisations pour se rendre dans le nord et, avec l'offensive en cours, les délivrer n'est pas une de ses priorités". Mardi, l'Union européenne avait annoncé le déblocage de 20 millions d'euros supplémentaires d'aide, notamment pour lutter contre la malnutrition affectant plusieurs millions de personnes au Mali, dont de nombreux enfants. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a récemment estimé à 150.000 le nombre de réfugiés chassés du Mali, et à 230.000 celui des déplacés internes.