Plus de 9.000 Maliens ont fui dans les pays voisins depuis le début des opérations militaires françaises au Mali le 11 janvier, a indiqué vendredi le HCR à Genève. Du 11 au 23 janvier 5.486 réfugiés sont arrivés en Mauritanie, 2.302 au Burkina Faso et 1.578 au Niger, selon le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies. Le nombre total de réfugiés dans la région dépasse désormais 150.000 et il y a environ 230.000 déplacés à l'intérieur du Mali. Pour sa part le Comité International de la Croix Rouge, tout en soulignant ne pas disposer d'une "évaluation globale" sur les personnes déplacées suite aux combats, estime qu'il ne s'agit pas à ce jour de mouvements "alarmants". Mais il "faut suivre cela dans les jours et les semaines à venir", a dit à la presse Mme Yasmine Praz Dessimoz, chef des opérations du CICR pour l'Afrique du nord et de l'ouest. La porte parole du HCR a précisé que les réfugiés font largement état "d'atrocités attribuées aux rebelles liés à Al-Qaida". Melissa Flemming a ajouté que les témoignages affirment que "les rebelles n'empêchent pas les gens de partir des zones qu'ils contrôlent mais ils fouillent minutieusement leur sacs et prennent la nourriture, l'argent et ce qui a de la valeur". Les réfugiés déclarent craindre des représailles par des milices ethniques et font état de la présence de bandits armés. Le CICR avec la Croix rouge malienne a pu fournir de la nourriture et des biens de première nécessité à plusieurs milliers de déplacés ainsi qu'une assistance à l'hôpital de Gao, en zone rebelle, où sont traités des blessés des combats. Depuis la reprise hostilités le CICR a profité de l'accès à toutes les parties, militaires maliens et français mais aussi groupes armés du nord, "pour leur rappeler l'impératif de respect des lois humanitaires internationales", a souligné Mme Praz Dessimoz. L'organisation cherche notamment à avoir accès aux personnes récemment arrêtées. Le CICR travaille aussi à fournir du carburant pour assurer l'approvisionnement en électricité des villes de Kidal, Gao et Tombouctou, dans le nord du Mali. "On constate sur place qu'il y a des informations inquiétantes par rapport à des déplacements de population dans le nord, dans les régions de Gao, Tombouctou. Pas massivement, mais il y a des mouvements parce que les combats se rapprochent", a affirmé la responsable du CICR.