Le Conseil national syrien (CNS), principale composante de l'opposition, a réaffirmé mardi être contre tout dialogue avec le régime de Bachar al-Assad, s'opposant à une proposition en ce sens du chef de la Coalition de l'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib. Dans un communiqué, "le Conseil national syrien souligne devant le peuple et la révolution son attachement à ses principes et ses objectifs, soit la chute du régime syrien avec toutes ses composantes, le refus de tout dialogue avec lui, et la protection de la révolution pour qu'elle ne devienne pas otage de compromis internationaux". Le chef de l'opposition, Ahmed Moaz al-Khatib, a créé la surprise le 30 janvier en se déclarant prêt à dialoguer, sous conditions, avec des représentants du régime. Lundi, il a proposé d'ouvrir des négociations avec le vice-président Farouk al-Chareh comme représentant du régime de Damas, pour chercher une issue au conflit meurtrier qui déchire le pays depuis mars 2011. La proposition de M. Khatib a reçu l'aval de Washington, de la Ligue arabe ainsi que de deux des principaux alliés de Damas, la Russie et l'Iran, mais cette ouverture a aussitôt suscité des réserves au sein même de l'opposition. M. Khatib a rencontré dimanche le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, selon qui c'était "une très bonne réunion" tenue en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich (Allemagne). Cette réunion a été dénoncée mardi par le CNS qui l'a qualifiée de "coup de poignard contre la révolution syrienne et ses martyrs, et une tentative malheureuse d'améliorer l'image de Téhéran". Le CNS a affirmé "refuser cette démarche, tant que l'Iran soutient le régime". Damas n'a toujours pas réagi officiellement à l'offre du chef de l'opposition. Toutefois, un quotidien proche du pouvoir a mis en doute mardi cette offre de dialogue, et appelé M. Khatib à désavouer la rébellion armée avant toute négociation.