L'eurodéputé espagnol, Willy Meyer, a déclaré vendredi à Rabat que le procès des 24 prisonniers politiques sahraouis ou "groupe Gdeim Izik" devant un tribunal militaire était "illégal" et "injuste", puisqu'il concerne des militants habitant le Sahara occidental, un territoire sous occupation. "C'est un procès illégal et injuste, puisqu'il concerne le Sahara occidental, un territoire sous occupation et qui est, de ce fait, une question de décolonisation et dont le dossier est entre les mains de l'Organisation des Nations unies", a déclaré l'eurodéputé à la presse, peu avant le début de la deuxième audience du procès des 24 militants sahraouis des droits de l'homme, auquel il assiste en qualité d'observateur. Il a, à cet égard, appelé à la libération des 24 prisonniers et de l'ensemble des détenus politiques sahraouis, ainsi que la décolonisation du Sahara occidental à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. De son coté, l'avocate italienne, Francesca Doria, observatrice du procès, a indiqué à l'APS que le tribunal militaire était "incompétent" à juger des civils, notamment "en temps de paix". "C'est un procès arbitraire de militants politiques civils et dont la détention préventive a dépassé la durée prévue par la loi marocaine (jusqu'à 10 mois)", a-t-elle indiqué. Les prisonniers politiques sahraouis sont détenus à la prison locale 2 de Salé, ville jumelle de Rabat, depuis 27 mois. Ils sont notamment accusés d'"atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat, formation d'une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l'exercice de leur fonction" et risquent, ainsi, la réclusion à perpétuité. La deuxième audience de leur procès s'est ouverte vendredi à Rabat devant un tribunal militaire. La première audience du procès des prévenus, arrêtés et détenus depuis le 8 novembre 2010 après un assaut des forces marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik, proche d'El-Ayoun occupé, au Sahara occidental, s'était déroulée vendredi dernier et ajournée par le tribunal après la requête formulée par les avocats des accusés exigeant la présence de témoins des arrestations. Des dizaines d'observateurs européens, pour la plupart des magistrats, avocats et militants des droits de l'homme, ainsi que des Eurodéputés, étaient présents à cette deuxième audience. Pour rappel, plus de 20.000 Sahraouis avaient, à l'automne 2010, élu domicile dans le camp de Gdeim Izik où ils avaient dressé quelque 3.000 tentes pour "défendre leurs droits politiques, économiques et sociaux", avant d'en être délogés par les forces d'occupation marocaines.