Les rencontres de concertation régionale sur le développement du sud ont pris fin jeudi à Illizi avec des engagements "concrets" du gouvernement quant à la prise en charge des préoccupations des acteurs locaux appelés aussi à participer au renforcement de la sécurité alimentaire du pays. Après trois rencontres tenues à Ghardaïa, à Adrar et à Illizi, qui ont concerné au total 10 wilayas du sud, les membres du gouvernement ont convenu de booster la croissance économique dans ces régions en prenant des mesures en faveur des acteurs afin qu'ils participent à l'amélioration de la sécurité alimentaire du pays. "L'objectif de ces rencontres est de vérifier si les mesures que prend le gouvernement en faveur du développement du sud correspondent aux besoins exprimés par les populations", a rappelé le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia. Ce dernier s'exprimait lors d'un point de presse animé conjointement avec le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa à la fin de la rencontre d'Illizi, la dernière étape d'un périple qui a duré presque un mois. "Les rencontres de Ghardaïa et d'Adrar ont servi à quelque chose", a affirmé, M. Ould Kablia soulignant que le gouvernement avait déjà pris des mesures en faveur de ces wilayas avant même l'achèvement de ces rencontres. Il a souligné, dans ce contexte, que "la meilleure manière de corriger les approches du développement c'est d'engager un dialogue fructueux, sincère et ouvert avec toutes les parties concernées". Le ministre a ajouté que ces concertations avaient permis de confirmer que, "contrairement à ce que pensent les détracteurs de l'action du gouvernement qui soutiennent que le sud-est délaissé", les indicateurs dans certaines wilayas de la région s'avèrent meilleurs par rapport au nord notamment en ce qui concerne l'indice du développement humain. Néanmoins, la lutte contre la "sous-administration", des mesures ont été prises pour ouvrir de nouveaux postes budgétaires afin de renforcer l'appareil administratif par un personnel issu de ces régions, a indiqué M. Ould Kablia. "Nous venons de terminer une concertation pour le développement qui s'inscrit dans la nouvelle perspective d'une meilleure gouvernance. Il n'y a pas mieux que de monter des projets avec les populations elles-mêmes", a souligné, pour sa part, M. Benaïssa. Pour le secteur de l'Agriculture et du Développement rural, le sud "est très important" étant donné qu'il recèle d'énormes potentialités pouvant contribuer à l'amélioration de la sécurité alimentaire et à la création de richesses. Pour ce faire, le gouvernement a d'ores et déjà pris plusieurs mesures en faveur des éleveurs et des agriculteurs du sud notamment en ce qui concerne le foncier en facilitant, entre autres, l'accès à la propriété foncière agricole (APFA) et la simplification du dispositif de création de nouvelles exploitations agricoles. L'objectif visé "consiste à renforcer les bases économiques de ces régions en sécurisant les exploitants et en gagnant de nouvelles terres arables pour augmenter la production dans toutes les filières afin de contribuer au renforcement de la sécurité alimentaire du pays", a expliqué M. Benaïssa. Les quantités d'orge attribuées aux 10 wilayas du Sud ont été également revues à la hausse puisqu'elles vont doubler passant à 50.000 quintaux par mois contre 25.000 quintaux en 2012, et ce, afin de permettre aux éleveurs notamment camelin de faire face aux effets de la sécheresse. A la demande des acteurs locaux notamment les investisseurs, l'administration a décidé, outre le maintien des crédits de campagne sans intérêts, d'étendre la période de remboursement des crédits d'investissement à taux d'intérêt zéro, à 5 ans au lieu de 3 ans actuellement. En plus des programmes inscrits au titre du programme quinquennal, les wilayas du sud bénéficient presque chaque année de programmes complémentaires notamment dans le secteur agricole. Une enveloppe de 80 milliards DA a été mobilisée par ce secteur pour soutenir l'agriculture dans le sud du pays durant la période 2012-2014. Ces montants ont été engagés vu les résultats encourageants enregistrés dans ces wilayas. Ces dernières ont participé à hauteur de 18,3% à la valeur de la production agricole nationale en 2012, alors que ce taux devrait atteindre 30% durant les prochaines années.