De hauts responsables de l'ONU ont souligné lundi l'importance de renforcer les mécanismes internationaux de surveillance des droits de l'homme et de prévention contre les violences et de tenir les auteurs pour responsables de leurs actes. S'adressant aux membres du Conseil des droits de l'homme, dont la session s'est ouverte lundi à Genève, la Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a indiqué qu'en dépit des progrès accomplis au cours des deux dernières décennies dans les domaines de la lutte contre l'impunité pour les crimes très graves et de l'élimination de la violence contre les femmes, des violations continuaient d'être perpétrées à travers le monde. La Haut-Commissaire a également déploré l'inaction de la communauté internationale s'agissant de la Palestine et des crimes de guerre commis au Mali, au Sri Lanka et en République démocratique du Congo (RDC). '‘Il faut donc continuer de renforcer le système mondial de protection des droits de l'homme et prévenir et punir autant que possible toutes les violations'', selon elle. Parallèlement, a-t-elle ajouté, et alors que le nombre d'acteurs de la société civile ne cesse de croître, il n'est pas tolérable que des militants des droits de l'homme ou des journalistes soient pris pour cible pour avoir été les acteurs du changement ou alerté contre les abus des droits de l'homme. Egalement présent, le président de l'Assemblée générale de l'ONU, Vuk Jeremic, a reconnu que les propres capacités de réaction du Conseil étaient parfois mises à mal. Il a recommandé à ses membres de mettre davantage l'accent sur le respect des droits civils et politiques, mais aussi des droits économiques, sociaux et culturels, y compris le droit fondamental au développement. Le président a ensuite exprimé sa profonde inquiétude devant ce qui lui a paru être la tragédie humanitaire ‘‘la plus horrible du moment'' : l'effusion de sang en Syrie, qui a fait plus de 70.000 morts, la plupart des civils, et plus de 860.000 réfugiés et sans doute autant de déplacés à l'intérieur de leur propre pays. ‘‘Cela fait deux années que la communauté internationale n'arrive pas à mettre fin à ce carnage'', a rappelé le président de l'Assemblée, pour qui un processus politique est de nature à mettre fin à cette violence et de parvenir à une solution négociée.