Des moudjahidate algériennes de la Fédération de France du Front de libération nationale (FLN), ont affirmé samedi que celle-ci était une "véritable" école qui a inculqué aux militantes et militants de la "wilaya VII historique" le sens de la fraternité et de la lutte clandestine. L'organisation était l'espace où les femmes et hommes du FLN ont appris "le sens de la fraternité qui leur a permis de surmonter les épreuves et de mener la lutte sur le sol de l'ennemi", ont indiqué les moudjahidate lors du forum d'El Moudjahid. La moudjahida Akila Ouared a précisé à ce propos, que la Fédération était également le cadre qui a permis aux femmes algériennes en France de rejoindre la guerre de libération. Le FLN avait décidé alors d'associer la femme au combat démentant l'opinion répandue en France selon laquelle les femmes algériennes étaient "incapables de mener un combat aussi dangereux". Les militantes de la Fédération, a-t-elle dit, étaient un "partenaire fondamental dans la lutte" à qui étaient confiées des missions d'une extrême précision et à haut risque. C'est ainsi qu'elles devinrent porteuses de valises contenant de l'armement, de l'argent et des documents secrets et poseuses de bombes au coeur même de la capitale française, a-t-elle poursuivi. Le FLN, a-t-elle ajouté, avait ordonné à ces militantes d'apprendre la conduite pour assurer le transport des militants découverts vers des endroits plus sûrs. Une mission que "nous avons accomplie avec succès", a-t-elle encore souligné. Les moudjahidate de la Fédération France étaient "présentes dans toutes les étapes décisives" de la lutte armée sur le sol français, a fait remarque Mme Ouared, ajoutant qu'elles activaient au niveau de l'ensemble des structures outre le fait qu'elles étaient membres d'organisations de soutien à la révolution algérienne dont le réseau "Johnson" composé de nombreux intellectuels et politiques étrangers comme Frantz Fanon. D'autre part, les militantes ont mené une véritable bataille médiatique pour éclairer l'opinion publique en Europe et tout particulièrement, en France quant à la justesse de la cause algérienne et le droit des Algériens à l'autodétermination. Mme Ouared a évoqué en outre, les actions diverses des militantes après les massacres du 17 octobre 1961 dont la transgression du couvre-feu imposé à l'époque par le préfet Maurice Papon aux Algériens de France et les sit-in quotidiens pendant tout un mois devant les prisons et l'hôtel de ville de Paris pour exiger la libération des détenus. De son côté, la moudjahida Salima Sahraoui Bouaziz a souligné le "courage" des militantes de la Fédération de France dans ce qui était appelé le "groupe de choc" dans lequel elle était adjointe du président. Le groupe de choc comptait des femmes qui ont "gravé leur nom dans l'histoire de la révolution" dont Aicha Bouaziz, célèbre pour avoir posé une bombe à la Tour Eiffel à l'effet de couper les transmissions. Le forum El Moudjahid a été marqué par la présentation du numéro spécial publié par le quotidien consacré à la participation de la femme algérienne au sein de la Fédération de France du FLN à l'occasion du 8 mars.