Les travaux de la réunion ministérielle sur le renforcement de la coopération en matière de sécurité et l'opérationnalisation de l'architecture africaine de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne, ont débuté dimanche dans la capitale mauritanienne Nouakchott. Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération de la Mauritanie, Hamadi Ould Baba Ould Hamadi, a indiqué, dans son allocution d'ouverture, que cette réunion a pour objectif de discuter et d'échanger des points de vue et des informations entre toutes les parties concernées, dans le but d'actualiser les analyses existantes sur la crise malienne, en particulier, et sur la région du Sahel, de manière générale. Il s'agit également, a-t-il dit, "de comprendre les différentes dimensions de la crise du Mali et ses impacts dans l'avenir, ainsi que l'évaluation de ses développements dans la conjoncture actuelle", rappelant, à cet occasion, que la région du Sahel, qui s'étend sur 8 millions km2, est la plus fragilisée sur les plans environnemental, économique, social, politique et sécuritaire. Le ministre mauritanien a souligné, en outre, que la rencontre se tient, notamment, à la lumière de la campagne militaire menée par l'armée française et des unités militaires de pays africains au Mali. Il a indiqué, à ce propos, que cette rencontre traitera des questions liées au suivi de l'évolution de la situation dans la région "dans le cadre des efforts déployés au niveau du Conseil de sécurité pour le renforcement de la paix sous les auspices des Nations unies". De son côté, le ministre malien des Affaires étrangères, Tieman Coulibaly, a estimé que la situation prévalant au Mali était "prévisible", dans la mesure où pendant plusieurs années, a-t-il expliqué, "les forces terroristes se sont installées petit à petit, s'enrichissant notamment de la prise des otages". "Il faut nous mettre ensemble pour chercher une solution pertinente. Nous avons connu une crise institutionnelle et sécuritaire et, avec votre accompagnement, nous avons enregistré des progrès significatifs en termes de retour progressif de la cohérence sur le plan institutionnel", a soutenu le ministre malien. Saïd Djinnit : c'est au Conseil de sécurité de décider du mandat de la composante de la MISMA Le représentant du secrétaire général de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, a indiqué, pour sa part, que cette rencontre se tient à un moment où "le règlement de la crise au Mali est à un tournant décisif, marqué par des progrès significatifs au nord de ce pays". Elle se tient, également, a-t-il souligné, au moment où se profile "la transformation de la MISMA (Mission internationale de soutien au Mali), sous conduite africaine, en une mission de maintien de la paix sous la bannière de l'ONU" qui témoigne, ainsi, a-t-il affirmé, de "la volonté de tous d'£uvrer à la résolution rapide de la crise malienne et à la préservation de la paix dans toute la sous-région". M. Djinnit a ajouté, dans ce contexte, que le sous-secrétaire général chargé des opérations de maintien de la paix, Edmond Mulet, a dirigé une mission exploratoire au Mali, du 11 au 16 mars, dont l'objectif était d'arrêter des recommandations, afin de les introduire dans le rapport du secrétaire général de l'ONU qui sera examiné par le Conseil de sécurité, à la mi-avril. Il a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités de la MISMA, précisant, par la même occasion, qu'il appartient au Conseil de sécurité de décider du mandat et de la composition de la future mission des Nations unies au Mali. Ramtane Lamamra : l'UA déterminée à instaurer la paix et la stabilité dans la région du Sahel Le commissaire pour la paix et la sécurité de la Commission de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, a déclaré, de son côté, que l'année 2013 se présente pour le Mali "bien mieux que l'année précédente". "Au cours des deux derniers mois, des progrès remarquables ont été accomplis, avec l'assistance prompte et effective apportée par la France, dans les efforts de reconquête des régions du Nord du Mali occupées par des groupes armées terroristes et criminels", a-t-il relevé. Il a indiqué que l'action qui se déroule présentement au Mali "est une opération visant à débarrasser le Nord de ce pays des groupes criminels", qui cherchent, a-t-il dit, à en faire un sanctuaire pour perpétrer des attaques contre les autres pays de la bande sahélienne et de toute la région. M. Lamamra a, par ailleurs, mis l'accent sur la "détermination" et la "disponibilité" de l'UA à oeuvrer, en étroite coopération avec les pays de la région et les partenaires, pour l'avènement de la stabilité et de la paix dans la sous-région. C'est dans ce cadre qu'il estimé que l'ONU doit être au premier rang pour "jouer le rôle qui est le sien, dans l'accompagnement des efforts individuels et collectifs de promotion de la paix, de la stabilité et de la sécurité, initiés par les Etats de la région". Il a, en outre, indiqué qu'au moment où la communauté internationale envisage de transformer la MISMA en une opération des Nations unies, "il convient de souligner la nécessité, pour son propre succès, qu'une telle mission contribue à l'approfondissement de la coopération régionale dans le domaine de la sécurité". La mission doit aussi inscrire ses activités dans "le strict cadre du consensus" de la région et de l'Afrique sur les enjeux et les défis de la situation, a-t-il ajouté. Il a estimé, à ce propos, que la coopération régionale reste plus que jamais une priorité. Prennent part à cette rencontre, l'Algérie, le Mali, le Burkina Faso, la Guinée, le Sénégal, le Tchad, le Nigeria, la Côte d'ivoire, la Libye et le Niger, ainsi que des représentants d'organisations internationales. Les travaux de la réunion des pays voisins du Mali se poursuivent à huis clos et seront sanctionnés par l'examen et l'adoption d'une déclaration finale. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, est à Nouakchott à la tête d'une délégation multisectorielle, pour participer à la réunion des pays voisins du Mali. Cette réunion d'une journée, qui fait suite à la décision du Conseil de paix et de sécurité de l'UA de janvier 2013, traitera de la coopération des pays voisins du Mali dans le domaine du renseignement et du contrôle des frontières.