Le chef de la Coalition nationale syrienne (CNS, opposition), Ahmed Moaz al-Khatib a démissionné dimanche, quelques jours après l'élection d'un Premier ministre pour les territoires rebelles en Syrie Ghassan Hitto qui n'est pas reconnu par l'Armée syrienne libre (ASL, rébellion), signe de crise au sein du front anti-régime. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, Ahmed Moaz al-Khatib a affirmé qu'il a démissionné de son poste à la tête de la Coalition nationale "afin de pouvoir oeuvrer avec une liberté que je ne peux pas avoir au sein d'une organisation officielle". La démission de M. al-Khatib, choisi il y a plus de quatre mois à la tête de cette instance de l'opposition formée à Doha, intervient quelques jours après l'élection d'un Premier ministre pour les territoires rebelles en Syrie, Ghassan Hitto. Mais l'Armée syrienne libre (ASL) a refusé dimanche de reconnaître Ghassan Hitto, affirmant que "la Coalition nationale ne l'a pas choisi par consensus", selon les déclarations du "coordonnateur politique et des médias" au sein de l'ASL, Louaï Mouqdad. Le coordonnateur a souligné qu'il est "impossible pour l'ASL de reconnaître un Premier ministre n'ayant pas obtenu un consensus sur son nom de la part de toutes les composantes de la Coalition", le plus important regroupement de l'opposition syrienne. L'élection de Hitto n'a pas été également du goût d'une dizaine de membres de la Coalition, dont son porte-parole Walid al-Bounni, qui avaient décidé de geler leur appartenance pour ne pas participer à cette élection qu'ils jugeaient "illégitime". Des membres influents de la Coalition, comme Kamal Labwani, Marwan Hajj Rifai, Yehia al-Kurdi et Ahmad al-Assi Jarba, ont également déclaré avoir "gelé" leur participation, plusieurs sources indiquant que d'autres annonces sont attendues. Les protestataires ont affirmé que leur acte était motivé par plusieurs raisons, mais certains ont affiché leur désapprobation quant au choix de M. Hitto comme premier ministre et à la procédure suivie pour le désigner. Ces derniers développements surviennent alors que la Ligue arabe n'a pas pris de décision sur la participation de l'opposition syrienne au prochain sommet arabe prévu mardi à Doha (Qatar). Les ministres arabes des Affaires étrangères réunis dimanche au Qatar devaient décider si l'opposition occupera lors du sommet le siège de la Syrie, suspendue de la Ligue arabe depuis, après le début la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad en mars 2011. Une source au sein de l'organisation panarabe a indiqué que les ministres ont convenu "de laisser les chefs d'Etats décider de la participation syrienne". Les rebelles consolident leurs positions dans le sud de la Syrie Sur le terrain, les combats continuent entre les rebelles et les forces régulières. Les groupes rebelles ont récemment ont pris le contrôle dans le sud du pays d'une bande de 25 km allant de la Jordanie à la ligne de cessez-le feu avec Israël sur le plateau du Golan, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). L'OSDH a indiqué que les rebelles ont pris également plusieurs barrages gouvernementaux dans le sud en s'emparant de plusieurs véhicules, d'armes et de munitions alors que les forces gouvernementales ont perdu beaucoup d'hommes. La veille, plusieurs rebelles s'étaient emparés d'une position de l'armée régulière à l'est de la localité de Sahm al-Golan, dans la province de Deraa (sud), après le retrait des forces du régime, selon cette ONG. Les violences ont fait samedi 108 morts à travers le pays, dont 28 civils, 48 rebelles et 32 soldats, toujours d'après l'OSDH. En deux ans de conflit, plus de 70.000 personnes ont péri en Syrie, selon l'ONU, alors qu'aucun des protagonistes ne parvient à remporter une victoire décisive.