L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a affirmé qu'elle renforçait les capacités de la société civile au Maroc pour lutter contre les traites d'êtres humains dans ce pays, selon un communiqué de l'agence reçu jeudi. Cette initiative faisait suite au dernier atelier, tenu à Dakar, sur la protection et la réintégration des victimes de la traite d'êtres humains au Maroc à l'intention d'organisations de la société civile. "Cet atelier a donné un aperçu du cadre juridique au Maroc, en s'intéressant plus particulièrement aux problèmes que posent la prise en charge des victimes de la traite, leur identification et l'aide qui leur est apportée", a fait savoir l'agence, relevant que les participants ont également été sensibilisés aux différences entre le trafic illicite de personnes et la traite d'êtres humains. "Le Maroc, traditionnellement pays d'émigration, est de plus en plus un pays de transit pour les migrants d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale qui tentent de se rendre en Europe. On y observe une augmentation de la traite d'êtres humains : ces douze derniers mois, l'OIM Maroc et des organisations partenaires se sont occupées d'environ 30 cas", a-t-on déploré. "Beaucoup de migrants irréguliers paient des passeurs dans leur pays d'origine pour qu'ils les aident à se rendre en Europe, mais ils sont ensuite victimes d'exploitation et de violences de la part de trafiquants. Les femmes et les adolescents sont particulièrement vulnérables", a-t-on précisé. "Au Maroc, les victimes de la traite ne bénéficient actuellement d'aucune protection légale particulière, ce qui complique le travail d'aide des organisations humanitaires", a souligné l'OIM. Le rapport 2012 du Département d'Etat des Etats-Unis sur la traite d'êtres humains range le Maroc dans la catégorie 2 des pays dont le gouvernement ne se conforme pas pleinement aux normes de base de la loi américaine sur la protection des victimes de la traite, a rappelé l'agence.