La croissance économique en Afrique subsaharienne connaît des chiffres record, grâce notamment à la hausse des cours des matières premières et à l'augmentation des dépenses de consommation sur le continent, mais la pauvreté est persistante, a indiqué lundi la Banque mondiale. Selon l'institution de Bretton Woods, les perspectives de croissance à moyen terme de cette partie de l'Afrique devraient rester robustes, plus de 5% en 2013-2015, et seront soutenues par l'économie mondiale en constante amélioration, les prix invariablement élevés des matières premières, ainsi que par l'augmentation des investissements dans les infrastructures régionales, le commerce et la croissance des entreprises. Mais le vice-président de la BM, Makhtar Diop, relève la nécessité de réaliser des progrès plus rapides dans des domaines tels que la sécurité alimentaire et l'accès à l'électricité dans les régions vulnérables du Sahel et de la Corne de l'Afrique. Il mentionne également qu'en plus de l'emploi, une augmentation considérable de la productivité énergétique et agricole est indispensable afin d'améliorer la qualité de vie des Africains et réduire la pauvreté de manière significative sur l'ensemble du continent. Par ailleurs, la BM affirme que les récentes découvertes de pétrole, de gaz naturel, de cuivre et d'autres minéraux stratégiques, ainsi que l'expansion de plusieurs exploitations minières et la construction de nouvelles installations dans certains pays dont le Niger, le tout accompagné de meilleures gouvernances politiques et économiques, ont alimenté une robuste croissance économique sur l'ensemble du continent. Les prévisions font valoir qu'en 2020, quasiment tous les pays de la région seront impliqués dans des exploitations minières, si grande est l'abondance des ressources naturelles en Afrique. La BM affirme qu'au vu des revenus considérables apportés par les nouveaux minéraux dans toute la région, les pays riches en ressources devront "investir consciencieusement" ces nouveaux gains en vue d'une amélioration de la santé, de l'éducation et de l'emploi, ainsi que d'une diminution de la pauvreté de leurs citoyens s'ils veulent maximiser leurs perspectives de développement national. Elle fait aussi remarquer que les exportations soutiennent également la croissance du continent et que les destinations traditionnelles des marchandises ont également changé au cours de la dernière décennie. Depuis 2000, la croissance globale des exportations des pays d'Afrique subsaharienne vers les marchés émergents, tels que ceux de la Chine, du Brésil et de l'Inde, et vers certains pays de la région a dépassé celle à destination des pays développés. Le total des exportations vers le Brésil, l'Inde et la Chine dépasse, désormais, celui à destination de l'Union européenne en 2011. Cependant, après plus d'une décennie de forte croissance économique, l'Afrique n'a pas été en mesure de réduire la pauvreté sur le continent de manière suffisante.