La production céréalière de la campagne 2012-2013 sera "bonne", selon les prévisions annoncées mardi par le secteur de l'agriculture, mais les céréaliculteurs comptent sur les pluies de mai pour sauver la campagne dans certaines régions de l'est du pays, frappées par la sécheresse. "La production sera bonne grâce à l'entrée en force des zones de l'ouest du pays", a déclaré le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa qui a présidé une réunion préparatoire de la campagne moisson battage 2012-2013. Contrairement à la campagne précédente affectée par la sécheresse, la production dans les régions de l'ouest du pays, qui compte de grandes wilayas productrices comme Tiaret et Tissemsilt, sera "appréciable" grâce à une bonne pluviométrie et une amélioration du travail technique des agriculteurs, selon M. Benaïssa. Les conditions climatiques étaient favorables durant cette campagne, mais certaines régions de l'est comme le nord de Khenchela ont connu des périodes de sécheresse. Les agriculteurs qui n'ont pas installé le système d'irrigation d'appoint attendent les pluies du mois de mai pour sauver la campagne. "Il reste encore quelques semaines pour avoir des prévisions précises car cela dépend de ces pluies très nécessaires pour cette campagne", a affirmé le ministre. La campagne moissons battages qui a commencé le 18 avril dans certaines régions du sud du pays, "se déroule dans de bonnes conditions", a, par ailleurs, affirmé le directeur général de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Mohammed Belarbi. L'OAIC a mobilisé 100 milliards de DA pour financer la collecte des céréales à travers les Coopératives des céréales et légumes secs (CCLS) qui achètent la production des agriculteurs à des prix incitatifs pour le compte de l'Office. Quelque 10.000 moissonneuses batteuses sont mobilisées pour cette campagne qui enregistre une augmentation de 100.000 ha emblavés, soit une superficie totale de 3,4 millions d'ha dont 1,4 million d'hectares réservés au blé dur. La production de semences certifiées devrait atteindre 2,6 millions de quintaux cette année, l'objectif étant d'arriver à 3 millions pour couvrir tous les besoins. Baisse des importations de blés L'OAIC a mobilisé une capacité de stockage de 29 millions de quintaux en plus de la réquisition de hangars appartenant aux collectivités et silos des transformateurs. Les représentants des comités régionaux de la filière céréalière ont relevé, toutefois, le manque d'engrais notamment ceux de couverture durant cette campagne. Les quantités livrées sont estimées à 635.000 quintaux contre 722.000 qx durant la saison précédente. La production céréalière réalisée en 2012 s'est établie à 51,2 millions de quintaux (campagne 2011-2012) contre 42,45 millions de qx en 2010/11 et 45 millions en 2009/10. La production de 2009 a été un record avec 61,2 millions de qx. Les importations algériennes de blé ont reculé de 6,1% durant le premier trimestre 2013 par rapport à la même période de 2012, selon les Douanes algériennes. La facture des importations de blé est passée de 486,06 millions de dollars durant les trois premiers mois de 2012 à 456,5 millions de dollars à la même période en 2013. En volume, l'Algérie a importé 1,237 million de tonnes durant le 1er trimestre 2013 contre 1,449 million de tonnes durant la même période 2012, soit une baisse de 14,6%. Le blé tendre représente la part du lion des importations céréalières (1,080 million de tonnes durant les trois mois de 2013). Une étude a été réalisée par la filière céréales pour améliorer la production du blé tendre, le plus utilisé notamment pour la pâtisserie et la farine panifiable. "Nous sommes en train d'étudier certaines mesures pouvant inciter les agriculteurs à produire plus de blé tendre notamment en leur proposant de nouvelles variétés", a indiqué le directeur de l'OAIC.