Après une production céréalière record de 61 millions de quintaux durant la campagne 2009-2010, le chiffre annoncée pour cette année est en baisse. Selon le bilan provisoire du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, la production oscille entre 43 et 46 millions de quintaux, soit moins de 15 millions de quintaux. Le chiffre donné samedi dernier par le ministre en charge du secteur, Rachid Benaïssa converge avec celui de l'Office algérien interprofessionnel des céréales dont le directeur a récemment tablé sur une production de 45 millions de quintaux. Cette baisse est une conséquence directe de la sécheresse qui a durement affecté la région Ouest du pays. En effet, si les rendements sont jugés excellents à l'Est et moyens au Centre, ce n'est pas le cas pour l'Ouest où la production est en dessous de la moyenne, les chiffres émanant des directions régionales des services agricoles le montrent clairement. Tlemcen et Sidi Bel Abbès sont les wilayas les plus affectées par ces mauvaises conditions climatiques.A Aïn Témouchent, les services agricoles s'attendaient à une baisse de la production, mais celle-ci a largement dépassé les prévisions. La Coopérative de céréales et de légumes (CCLS) a, à quelques jours de la fin de la campagne moisson-battage, collecté 220 000 qx de céréales sur des prévisions fixées à 200 000 qx en début de l'année. La production collectée se répartit entre 160 000 qx de blé dur, 38 000 qx de blé tendre et 22 000 qx d'orge. La wilaya de Médéa n'a pas échappé aux dégâts de la sécheresse dans la céréaliculture. Dans cette région, plus de 13 mille hectares de cultures céréalières ont été affectés par la sécheresse qui a touché une partie des zones à fort potentiel céréalier induisant un recul de la production, D'ailleurs, les pertes engendrées par cette sécheresse représentent l'équivalent de près de 284 000 qx Concernant le Centre, l'exemple de l'amélioration de la production nous vient de Tzi Ouzou où les services agricoles tablent sur une production de 119 000 quintaux de céréales, soit plus de 5 000 qx comparativement à la saison précédente. L'on s'attend même à des pics de 35 qx par hectare dans certaines localités de la wilaya où les récoltes sont dominées par le blé dur avec 93 500 qx, contre 6 450 qx pour le blé tendre, 6 150 qx pour l'orge et 2 900 qx pour l'avoine. Des prévisions positives à l'est A l'est, une production de plus de 660 000 qx de céréales est attendue à titre illustratif dans la wilaya de Skikda. Pour ce qui est du Sud du pays, les chiffres en provenance de Ghardaïa parlent d'une production globale de 86 162 quintaux de différentes espèces de graminées. En plus de ces chiffres qui renseignent sur les niveaux de production par région, le bilan présenté lors de la réunion de l'évaluation du secteur relève l'importance accordée cette année par les agriculteurs aux semences. La campagne 2010-2011 est marquée par un progrès significatif dans l'utilisation des semences certifiées pour près de 1,25 million de qx contre 970 000 qx lors de la saison précédente. La superficie emblavée, au titre de la présente campagne, est estimée à plus de 3,3 millions d'hectares dont 141 000 ha ont été réservés à la production de semences certifiées. Par variété, les prévisions sont «excellentes» pour le blé dur avec des moyennes allant de 50 à 60 qx dans certaines régions, «bonnes» pour le blé tendre mais en dessous de la moyenne pour l'orge qui, faut-il le rappeler a pâti de la sécheresse. Il ne faut pas donc s'attendre cette année à une opération d'exportation d'orge comme ce fut le cas l'année dernière. Ce résultat est essentiellement dû au déficit pluviométrique. Les zones agropastorales où est cultivée cette céréale ont été durement touchées par la sécheresse. La qualité du blé se fait attendre Pour la qualité de la production, le bilan montre que beaucoup reste à faire pour relever le défi. Selon les premières données du ministère de Rachid Benaïssa, la majorité des blés durs collectés cette année se font remarquer, selon la même source, «par leur caractère mitadiné, ou présence de matière farineuse dans les grains, au lieu d'être vitreux ou rougeâtre». Les services concernés expliquent ces résultats par la pauvreté de la terre et par la faible utilisation d'engrais d'azote et par l'insuffisance de la pluviométrie, particulièrement à l'ouest. Parallèlement à la production nationale, le ministère de l'Agriculture continue d'importer le blé dont le prix a sensiblement baissé ces derniers temps sur le marché international. Entre janvier et mai 2001, les importations céréalières ont atteint 3 16 millions de tonnes, soit l'équivalent de 1 197 milliard de dollars. Une hausse considérable, par rapport à l'année dernière. Selon les statistiques des services des douanes, les importations de blés dur et tendre proviennent essentiellement de la France, qui reste le premier fournisseur de l'Algérie. Dans le même sillage, les importations en provenance du Canada, des Etats-Unis, du Mexique et d'Italie ont été suspendues. Le Brésil vient en deuxième position des fournisseurs de l'Algérie en matière de céréales. Pour le ministre de l'Agriculture, ces quantités sont suffisantes pour approvisionner régulièrement le marché. Dans ce cadre, en prévision du mois de Ramadhan, il a été décidé l'augmentation des quotas accordés aux transformateurs de céréales, une manière de diminuer la pression sur ce produit. Une pression née essentiellement des tentatives de détournement de quantités importantes de semoules vers la Libye et la Tunisie. S. I.