Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a donné ce samedi à Bejaia le coup d'envoi des travaux de réalisation de la pénétrante en deux fois trois voies, devant relier Bejaia à l'autoroute Est-ouest, sur une distance de 100 km. Le projet, confié à un groupement d'entreprises algéro-chinois, outre le lot de routes, repose sur la réalisation de 46 ouvrages d'arts, sept échangeurs, 13 viaducs, 1 tunnel de 1105 mètres linéaires, 15 murs de soutènements et trois aires de services. Il suit un tracé qui va de la périphérie du port de Béjaïa jusqu'à Ahnif (Bouira), le long de la rive gauche de l'oued Soummam dans le sens de l'écoulement de ses eaux, en passant par les villes de Tala-Hamza, El-kseur, Sidi-Aich, Amallou, Akbou, Tazmalt, et Mechdellah. Son couloir est projeté dans la vallée de la Soummam sur une distance de 80 km et le reste dans la vallée du Sahel à Bouira, selon l'Agence nationale des autoroutes (ANA), qui prévoit sa réception dans un délai de 36 mois. Inscrit depuis 2005, ce projet à caractère structurant, a accusé beaucoup de retard, notamment dans la concrétisation des études y afférentes. Son inauguration apportera un véritable soulagement autant aux populations locales qu'aux usagers de la route en général, soumis depuis des années à la congestion des routes nationales 12 (Bejaia-Tizi-Ouzou) et 26 (El-Kseur - Tazmalt), toutes deux au bord de l'étouffement. Le trafic y est important, accablé de surcroît, non seulement par l'état des deux routes et la noria de camions fréquentant le port de Bejaia ou la zone industrielle de Taharacht (Akbou), tous deux connus pour leur dynamisme et l'activité qu'ils charrient. Aussi sa réalisation prend une consonance particulière, car au-delà du désengorgement des axes actuels et l'amélioration des conditions de déplacement prévues, son impact va se mesurer en terme des effets qu'il va induire sur les activités économiques de la région et le développement local en général. Outre le nouveau souffle qu'il va apporter au port de Bejaia, devenu la première plate-forme portuaire du pays depuis 2012, avec un volume de trafic de l'ordre de 20 millions de tonnes, et qui va pouvoir acheminer et transborder rapidement ses " frets" extra-muros, ce sont toutes les zones d'activités, implantées à ses flancs qui vont pouvoir bénéficier des avantages qu'il offre. Le cas vaut à l'évidence pour celle de Taharacht d'Akbou, premier pôle économique de la wilaya, mais aussi pour celles d'El-kseur, qui s'affirme de plus en plus comme une zone qui compte. Dans ce contexte, il est utile de souligner, que Bejaia, a bénéficié de deux nouvelles zones industrielles d'envergure, notamment à Boudjellil et El-kseur, dont l'aménagement confié à l'ANIREF est de nature à impulser substantiellement l'investissement local et par ricochet le développement de la wilaya. Pour renforcer, cette vision des choses, la réalisation de cette pénétrante va se faire concomitamment, d'une part au dédoublement de la RN-26, déjà inscrit à l'étude, notamment le tronçon reliant El-kseur Sidi-Aich, sur 18 km et qui sera un prélude à son extension vers Akbou et Tazmalt, selon la D.T.P, et d'autre par le dédoublement de la voie ferrée, entre Béjaïa et Béni-Mansour, sur 100 km également, dont la mise en oeuvre est imminente. Autant de projets, dont la conjonction avec la pénétrante est de nature à améliorer sensiblement, voire à refonder le réseau de communication de la wilaya, avec en toile de fond la promesse, d'offrir les conditions optimales d'une relance économique forte et durable. En donnant le coup d'envoi de ce projet structurant le Premier ministre a insisté sur le respect des délais de réalisation.