Le leader de l'opposition, Henrique Capriles qui accuse le pouvoir d'avoir volé l'élection, a rejeté dimanche l'audit partiel des résultats de la présidentielle qui doit débuter lundi. M. Capriles réagissait à l'annonce du Conseil national électoral (CNE), qui a confirmé samedi qu'il entamerait lundi un audit partiel des résultats de l'élection, mais pas dans les conditions réclamées par M. Capriles. "Après une longue analyse par le Conseil national électoral, nous avons constaté qu'il était impossible d'approuver les modalités proposées (par M. Capriles) et non prévues dans le système juridique", a déclaré à la télévision la présidente du CNE, Tibisay Lucena. Elle confirmait les déclarations de plusieurs administrateurs du CNE proches du défunt président Hugo Chavez. "Encore une fois hier, à la télévision nationale, ils croient que nous les Vénézuéliens nous sommes idiots !", a écrit dimanche M. Capriles sur son compte Twitter. Pour le leader de l'opposition, en prenant sa décision sur l'audit, le CNE a obéi "à l'ordre que lui a donné le PSUV", le Parti socialiste unifié du Venezuela, auquel appartient Nicolas Maduro, l'héritier d'Hugo Chavez. M. Maduro a été proclamé par le CNE vainqueur de l'élection présidentielle avec 50,75% des suffrages contre 48,97% à M. Capriles. M. Capriles, qui affirme que l'élection a été marquée par de nombreuses fraudes, exige un nouveau comptage de la totalité des bulletins de vote pour comparer le résultat avec le comptage du CNE déjà effectué sur une partie des votes et avec les listes électorales. Mais Mme Lucena a répété samedi que l'audit, qui concernera uniquement les 46% de voix restants et non les 54% des votes déjà vérifiés par le CNE, n'affectera "en aucun cas" le résultat de l'élection. Le processus de vérification débutera avec la sélection d'un échantillon aléatoire de 12.000 des 16.000 urnes qui contiennent les 46% des bulletins encore à vérifier, et durera jusqu'au 4 juin, a précisé la présidente du CNE dans son intervention transmise par l'ensemble des médias du Venezuela. M. Capriles a déclaré dimanche qu'après avoir épuisé toutes les instances vénézuéliennes, il recourrait si nécessaire aux instances internationales. "Nous porterons l'affaire devant le monde", et "tôt ou tard nous ferons une nouvelle élection", a-t-il affirmé.