Le président tunisien, Mohamed Moncef Marzouki, a souligné samedi la nécessite de mettre en place un mécanisme de réconciliation avec les hommes d'affaires accusés de corruption et de régulariser leur situation dans le cadre de la Justice, à l'ouverture d'un "dialogue national sur la relance de l'économie". Ce mécanisme doit obéir aux principes de "la transparence totale pour aboutir à une réconciliation qui permette de relancer l'économie et d'établir la justice", a indiqué M. Marzouki dans une déclaration relayée par l'agence de presse officielle TAP. La réunion se tient à l'initiative de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA). M. Marzouki a indiqué, en outre, que les hommes d'affaires accusés de corruption représentaient 0,4% des chefs d'entreprises dans le pays. Outre les hommes d'affaires, il a préconisé une "réhabilitation des professionnels des médias et des personnels de la sécurité". Commentant les évènements sur les hauteurs du Jebel Chaambi (gouvernorat de Kasserine), M. Marzouki a affirmé que c'est là "une tentative échouée visant à déstabiliser la stabilité politique" de la Tunisie. L'armée tunisienne poursuivait cette semaine les opérations de ratissage à la traque de terroriste appartement à Al-Qaida dans la région. Pour sa part, le chef du gouvernement, Ali Larayedh, a évoqué un projet de loi visant à améliorer le climat des affaires et les procédures et fait état de "progrès remarquables" au plan de la sécurité. La Tunisie vit depuis des mois sur fond de vives tensions sécuritaires dans le contexte du démantèlement de plusieurs réseaux terroristes, l'arrestation de groupes armés et la saisie de matériel de guerre dans plusieurs localités du territoire tunisien. La croissance de la Tunisie est minée par l'instabilité politique et sociale depuis la révolution, ainsi que par l'émergence de groupuscules radicaux responsables de violences.