La facture des importations algériennes de maïs et de soja, principales matières premières des aliments de volaille, est restée élevée en 2012 dépassant 1,4 milliard de dollars malgré un recul des quantités importées, a indiqué mardi à l'APS le PDG de l'ONAB. En volume, l'Algérie a importé 3 millions de tonnes (t) de maïs et 900.000 tonnes de soja en 2012, en légère baisse par rapport à 2011, a expliqué Lembarek Yahi, PDG de l'Office national de l'aliment de bétail (ONAB), chargé d'importer ces matières premières. En 2011, les quantités importées étaient évaluées à plus de 3,15 millions de tonnes de maïs et 1,11 million de tonnes de soja. Mais en valeur, la facture des importations de ces deux matières est restée inchangée par rapport à 2011 à plus de 1,4 milliard de dollars en raison du renchérissement des prix sur le marché international suite à la sècheresse qui a sévit aux Etats-Unis, premier producteur et exportateur mondial. L'Algérie a importé pour 951 millions de dollars de maïs et 473 millions de dollars de soja, précise M.Yahi citant les chiffres des Douanes algériennes. Les prix du maïs ont augmenté de plus de 30% et ceux du soja de 50% durant juin et juillet 2012, poussant le gouvernement algérien à supprimer, dès le mois d'août la TVA et les droits de douanes sur ces deux matières qui constituent 80% de l'aliment avicole. "Cette décision salutaire des pouvoirs publics a sauvé la filière avicole d'une crise certaine", a affirmé M. Yahi, mettant en exergue l'impact positif de cette mesure sur la dynamisation de cette activité et la hausse de la production. Les prix des viandes blanches ont nettement baissé sur le marché, le poulet étant cédé depuis quelques semaines entre 180 et 210 DA/kg contre 25 et 30 DA/kg auparavant. L'interprofession a demandé récemment aux pouvoirs publics de reconduire cette mesure fiscale pour une année supplémentaire pour permettre à l'aviculture algérienne de se consolider. Le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, s'est dit favorable mais à condition que les professionnels fassent un effort pour structurer durablement la filière. Vers la relance de la production locale du maïs Pour réduire la facture des importations de maïs, certains agriculteurs ont tenté l'expérience de produire cette céréale localement, à la faveur des facilitations accordées par les pouvoirs publics en matière d'accès au foncier notamment dans le Sud, et ce, par la voie de mise en valeur. L'Etat soutient également les équipements d'irrigation économisant l'eau jusqu'à 60%, la culture du maïs étant une grande consommatrice d'eau. Le gouvernement s'est engagé également à acheter toute la production des agriculteurs à un prix "très avantageux", à 4.500 DA/quintal, soit le double du cours international. La production nationale du maïs a atteint plus de 37.600 quintaux en 2012 contre près de 8.600 qx en 2010, année du lancement de quelques opérations pilotes, a indiqué le PDG de l'ONAB. L'une des unités de l'office à Djelfa a même pu assurer ses besoins en maïs par la production d'El Menea (wilaya de Ghardaïa). Le rendement moyen à l'hectare a atteint 56 qx dans le sud du pays avec des pics de 80 qx enregistrés à El Menéa contre 22 qx avec un pic de 75 qx chez certains producteurs au Nord. Pour la campagne 2013, l'ONAB, l'acheteur exclusif de cette production, a signé des conventions avec 179 agriculteurs pour 2.500 ha sur un objectif de 5.000 ha pour cette saison qui débutera en août prochain. Cette superficie est passée de 430 ha en 2010 à 830 ha en 2011. L'ONAB ambitionne d'arriver à 50.000 ha à moyen terme pour peu qu'il trouve des investisseurs potentiels. "Il y a un grand engouement pour la culture du maïs", affirme M. Yahi, promettant, toutefois de régler certains problèmes liés au transport de la récolte qui se sont posés avec acuité durant la campagne précédente.