Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a mis en garde vendredi le Nigeria pour le comportement de son armée contre les civils dans son offensive contre la secte islamiste Boko Haram dans le nord-est du pays. Dans un communiqué, le chef de la diplomatie américaine s'est dit "profondément préoccupé par les combats dans le nord-est du Nigeria après l'instauration de l'état d'urgence par le président (Goodluck) Jonathan" dans trois Etats du géant africain. Tout en condamnant "dans les termes les plus forts la campagne de terreur de Boko Haram, les Etats-Unis sont également "profondément inquiets face à des allégations jugées crédibles selon lesquelles les forces de sécurité nigérianes violent les droits de l'homme". "Nous exhortons les forces de sécurité du Nigeria à rester mesurées dans le recours à la force, à protéger les civils et à respecter les droits de l'homme et l'Etat de droit", a plaidé M. Kerry, dont la prédécesseur au département d'Etat, Hillary Clinton, s'était rendue quelques heures à Abuja en août 2012 pour discuter de lutte antiterroriste avec M. Goodluck. L'armée nigériane a annoncé vendredi avoir mené des frappes aériennes et des attaques terrestres contre les bastions de Boko Haram dans le nord-est du pays, un nouveau tournant dans la guerre contre le groupe islamiste que redoutent les civils exposés aux combats. Il s'agit de l'opération militaire la plus importante contre Boko Haram depuis 2009, quand les soldats avaient envahi Maiduguri, la capitale de l'Etat Borno et QG de la secte. Ils avaient tué plus de 800 personnes, forçant le groupe extrémiste à cesser ses activités pendant une année.