Les fusillades ont éclaté vendredi, dans l'Etat de Borno où est basé le groupe islamiste nigérian Boko Haram qui mène depuis 2009 des attaques meurtrières dans le nord et le centre du pays. Des «dizaines» de personnes ont été tuées dans des affrontements entre des islamistes et l'armée nigériane, dans un village de pêcheurs du nord-est du Nigeria, sur les rives du Lac Tchad, a déclaré hier une source gouvernementale. Les fusillades ont éclaté vendredi dans le village isolé de Baga, dans l'Etat de Borno où est basé le groupe islamiste nigérian Boko Haram qui mène depuis 2009 des attaques meurtrières dans le nord et le centre du pays. Les violences ont fait «des dizaines de morts», selon une source gouvernementale s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Le porte-parole militaire de l'Etat de Borno (nord-est), a cependant assuré que certaines informations de presse faisant état de 180 décès étaient «extrêmement exagérées». «Il pourrait y avoir eu des victimes mais il est insensé de dire que 185 personnes ont été tuées», a commenté le porte-parole militaire. «Sur mon honneur d'officier, je peux dire que rien de tel ne s'est produit», a affirmé le porte-parole militaire, se refusant à donner davantage de précisions. Selon des habitants, les violences ont éclaté quand des soldats ont encerclé une mosquée où des islamistes armés étaient supposés s'être réfugiés. Dans les fusillades qui ont suivi, les islamistes se seraient alors servis d'armes lourdes, selon des témoignages d'habitants, mais peu d'informations ont pu être obtenues sur la nature des combats. Plusieurs maisons et un marché ont été détruits par le feu dans le village de Baga, selon un représentant des autorités ayant inspecté les lieux, dimanche, avec le gouverneur régional, Kashim Shettima. Ce responsable, qui a requis l'anonymat, a expliqué que selon des témoignages d'habitants, les morts se comptaient parmi les insurgés, les soldats mais aussi parmi les civils. Depuis 2009, les attaques de Boko Haram dans le centre et le nord du Nigeria, et leur répression par l'armée, ont fait au moins 3000 morts. Le groupe est notamment responsable à Abuja (Centre) d'attentats suicide contre le siège des Nations Unies, le quartier général de la police et les locaux d'un des grands quotidiens du pays. Les forces de sécurité nigérianes minimisent généralement le nombre des victimes dans les affrontement entre l'armée et le groupe islamiste radical Boko Haram. De leur côté, les habitants ont parfois tendance à exagérer le nombre de personnes tuées tout en accusant des militaires d'abattre sans discernement des civils au cours de leurs opérations. La force conjointe de l'armée et de la police, déployée dans le Nord-Est pour combattre les islamistes dans le cadre d'une mission appelée «rétablissons l'ordre», a souvent été accusée par les organisations internationales des droits de l'homme d'exactions sommaires et de violences envers les civils. Boko Haram affirme combattre pour la création d'un Etat islamiste dans le nord du Nigeria, à majorité musulmane, mais ses revendications ont fréquemment varié. Les dirigeants américains et européens ont demandé à plusieurs reprises au président nigérian Goodluck Jonathan de prendre des mesures sociales et d'investir dans l'économie du Nord, plus pauvre que celle du Sud. Actuellement, le Nigeria étudie la possibilité d'une amnistie qui bénéficierait aux membres de Boko Haram, pour mettre fin à l'insurrection.