Une haute responsable du département d'Etat américain a affirmé mercredi que la Libye faisait face à des défis sécuritaires ''redoutables'', considérant que le renforcement des institutions sécuritaires de ce pays maghrébin constitue une des ''priorités'' des Etats-Unis dans la région. ''Le gouvernement libyen démocratiquement élu fait face à des défis de sécurité redoutables pour achever la transition démocratique du pays'', a déclaré la secrétaire d'Etat adjointe américaine chargée du Moyen-Orient, Beth Jones. Intervenant devant la Chambre des représentants pour présenter le budget d'aides financières prévu pour des pays de l'Afrique du nord et du Moyen-Orient sur l'exercice 2014, Mme Jones a fait valoir qu'à la différence d'autres pays de la région qui ont besoin d'aides financières américaines, la Libye est, par contre, riche en pétrole, ce qui lui permet de financer ses besoins de développement. Néanmoins, a-t-elle poursuivi, le soutien que les Etats-Unis pourraient présenter à la Libye est essentiellement leur ''expertise précieuse'' pour aider le nouveau gouvernement libyen à renforcer sa gouvernance et ses institutions nationales de sécurité. Pour l'adjointe de John Kerry, ''c'est une priorité politique pour les Etats-Unis qu'un Etat libyen fort, démocratique et stable soit un partenaire précieux dans une région stratégiquement importante''. Dans ce contexte, Mme Jones a estimé que compte tenu des ''contraintes'' des capacités du gouvernement libyen et de la ''faiblesse'' de ses institutions, la Libye ''n'est pas en mesure de faire avancer ses réformes seule''. En conséquence, a-t-elle poursuivi devant la sous-commission du Moyen-Orient de la Chambre des représentants, ''l'objectif est de fournir à la Libye une aide dans des domaines dont la plupart renforce la propre sécurité nationale des Etats-Unis''. Elle a alors précisé que l'assistance américaine en Libye se concentrait sur le renforcement de ses capacités de lutte contre le terrorisme, sur la sécurité et les institutions du secteur de la justice, la sécurité frontalière et sa capacité à sécuriser les stocks d'armes classiques. La secrétaire d'Etat adjointe pour le Moyen-Orient a également évoqué la Tunisie qui, selon elle, ''doit relever des défis importants''. Dans ce sens, elle a observé que non seulement la Tunisie rencontrait des difficultés économiques mais que ''la faiblesse de ses forces de sécurité compliquait leur lutte contre les groupes extrémistes''. Le projet de budget pour l'aide au Moyen-Orient au titre de l'exercice 2014 prévoit un montant global de 7,4 milliards de dollars mais dont une grande partie, soit 3,1 milliards de dollars (43%), est destinée à l'aide financière militaire pour Israël.